Saisons 1 à 4
Alors
que les premiers épisodes de la saison 5 sont disponibles, il est temps
pour moi de faire le point sur le guilty pleasure qu'est devenu 90210.
Commençons
par le commencement. Le point de départ est Beverly Hills 90210. Vous
savez TF1, 1993, Brenda, Brandon, Dylan, le Peach Pit, le Hit des séries
du Club Dorothée, les albums Panini, Tiffani Amber Thiessen à poil dans tous les
journaux... C'est bon, vous situez ?
Cette
série clairement culte était, du haut de mes 10 ans, en tête de
classement avec Hélène et les garçons et Madame est servie. Toute une
époque, je vous dis.
J'avais
fini par lâcher la série peu de temps après le départ de Brenda, qui
non seulement portait une large partie du feuilleton, mais était surtout
concernée par les meilleures histoires. Le triangle amoureux avec Dylan
et Kelly, en tête. L'ambiance générale de la série produite par Aaron
Spelling avait tout pour faire rêver : des casiers dans les couloirs,
des filles en short en jean façon Kurt Cobain, un journal dans le lycée
et même une radio, des gros drames d'ado, une amitié toujours
triomphante et une dose de luxe.
Avec
90210, c'est dans un premier temps la nostalgie qui m'a attiré. De ce
côté-là, la déception allait vite pointer puisque rares sont les anciens
à se déplacer. Kelly est celle qui ferait le lien avec nos années 90,
en travaillant comme conseillère d'orientation et soigneuse de bobos
auprès de la nouvelle génération de Beverly Hills, mais sera vite
reléguée au second plan avant de totalement disparaître. En fin de
compte, ce n'est pas plus mal, parce que ses déclarations qui
suscitaient le plus d’intérêt, à savoir celles qui avaient un lien avec
le passé, laissaient un vrai goût d'inachevé. On a carrément
l'impression, faute de pouvoir les exploiter réellement que les héros de
nos tendres années ont tous gâché leur vie. Kelly évoque Dylan, qui ne
sait toujours pas ce qu'il veut, sa mère, Jackie meurt et c'est triste, sa
relation avec elle est catastrophique et d'ailleurs exagérée,
l'amitié de toute une vie avec Brenda craint complètement et elle est
toujours imbibée de rancœurs adolescentes. Non, vraiment, c'est dommage,
mais comme la réunion n'était qu'en demi-teinte et que Kelly avait très
peu de place, c'était en fin de compte un mal pour un bien de
complètement oublier l'ère Walsh.
Le
résumé de ces nouveaux jeunes richissimes sera court. Parce qu'il
manque de gros événements marquants ? Au contraire, en 4 saisons, tout
arrive à ces adolescents. Vraiment rien ne leur est épargné, RIEN ! En
dehors des histoires d'amour bancales, infidélités régulières et
trahisons amicales de rigueur, de mémoire, je retiens des morts, un vrai
viol, un faux viol, des maladies, des agressions, des enlèvements, des
accidents, un coming out, des vols, des héritages, des bagarres, des
expulsions du territoire, des élèves qui deviennent stars de la chanson
ou du cinéma, des manipulations, des doubles-jeux, des divorces, du
porno, une interruption de mariage, du chantage à outrance, des départs,
des mises en cloque bien sûr, un abandon de bébé, du trafic de drogue,
de multiples addictions... et du sexe, du sexe et encore du sexe (même
avec un prêtre en devenir).
Par
rapport à la série originale, je pense que nous tenons ici l'élément
central et révélateur des séries pour adolescents. Les protagonistes ont
beau avoir 16 ans (souvent interprétés par des comédiens de 25),
ils couchent, même sans sentiments. Donna, certainement pas Andréa, et
même Kelly et Brenda n'écartaient pas à ce point les cuisses. Si nous ne
sommes pas au niveau de Skins, stature bourgeoise oblige, le rapport au
sexe y est clairement libéré. Pas de panique, les histoires d'amour
restent la principale préoccupation, mais encore une fois, je ne vais
pas y revenir en détail car c'est très simple, tous les mecs ont pécho
toutes les filles au moins une fois. Il reste très peu de binômes dans
ce casting à ne pas s'être retrouvés sous la couette. Un mélange sexuel
et sentimental incroyable.
Tout
ça est bien gentil, divertissant, mais si l'excellente saison 3 avait
atteint un niveau assez prenant et excitant où nous parvenions même à
oublier le manque de crédibilité de toutes ces histoires et à nous
passionner pour les différentes aventures des lycéens alors en dernière
année, la quatrième année et les débuts en fac ont mis un coup de mou à
la série. Il continue à se passer des choses importantes mais comme nous
n'avons aucune foi en nos héros, l'implication du spectateur est
inférieure. En effet, tout semble toujours extraordinaire ou
catastrophique et en un coup de cuillère à pot, plus aucune conséquence
des actes en question n'est visible.
En
conclusion, la saison 3 de 90210 nous a fait croire que le teen show
deviendrait quelque chose de plus, mais non. En fin de compte, grâce à
des personnages comme Naomi qui parvient à être très drôle, la série se
regarde presque toujours avec plaisir et c'est déjà ça.
14/20
(Si
les histoires vous emmerdent, une chose est certaine, rarement un
casting féminin n'aura été pourvu de filles aussi canons. Pour les
autres, il y a Liam, qui en plus passe sa vie à poil...)