Comme j'adore le remake américain Modern Family et qu'on m'a conseillé à maintes reprises de regarder ce Fais pas çi, fais pas ça français, c'est désormais chose faite.
On y suit le quotidien de deux familles diamétralement opposées, toutes deux suivies par des caméras de télévision. Il s'agit d'un reportage croisé. Une immersion totale ponctuée par des mini-interviews façon « confessionnal ».
La première famille est celle des Bouley. Valérie (Isabelle Gélinas), 38 ans travaille dans la communication. Avec son mari, Denis (le célèbre Bruno Salomone) qui déguise son chômage prolongé en restructuration personnelle interne, ils élèvent leurs deux enfants, Tiphaine, 16 ans et Elliot, 8 ans. L'éducation des enfants est au centre des épisodes. Si Denis et Valérie sont plutôt cool et souhaitent l'être en tous les cas, ils sont confrontés à la crise d'adolescence de l'aînée et aux réflexions hautement intellectuelles de leur cadet. En faisant parfois trop, leur stress est soûlant. Et vas-y que j'évoque la psychologie de l'enfant toutes les cinq secondes et que je consulte des manuels et que je m'inquiète de futurs traumatismes ! Croire au Père-Noël, partir en vacances scolaires, un mauvais bulletin, tout devient affaire d'état. On se demande s'il existe des familles aussi chiantes. Heureusement, pas sous mon toit ! Bien sûr et par chance, ce ne sont pas les seules choses qui caractérisent cette famille Bouley, les dialogues sont souvent drôles. La mauvaise foi et les à prioris sont légions dans cette maison et c'est marrant. J'aime leur côté brut, pas de politiquement correct mais pas de provocation pour autant, on peut réellement reconnaître les paroles de notre entourage au travers de cette famille. Le couple offre des scènes à la Un gars, une fille et leurs gentilles divergences sont assez réussies.
La seconde famille, celle des Lepic, portée par Renaud (Guillaume de Tonquédec) nous rappelle pour notre plus grand plaisir l'univers coincé des Le Quesnoy dans « La vie est un long fleuve tranquille ». Famille bourgeoise, le père de famille se donne un mal de chien a transmettre des valeurs et une éthique irréprochable à ses 4 enfants, Christophe, Soline, Charlotte et Lucas. Malheureusement pour lui, son aîné est un cancre. Sa nonchalance, son manque d'intérêt le désespère. Le personnage le plus drôle de cette famille est Fabienne (Valérie Bonneton), la mère. Très vite agacée, désespérée ou à bout de nerfs, celle-ci revient régulièrement excessive, vulgaire mais tape juste quand elle contredit son mari qui essaye de donner une image lisse et proprette. Les Lepic tirent réellement la série vers le haut et les scènes de dispute sont un régal.
Du point de vue de l'intrigue en général, elle se fond parfaitement dans le cahier des charges d'une sitcom, à savoir qu'il ne s'y passe jamais rien de réellement important. On entre très rarement dans des situations dramatiques et l'objectif est clairement le divertissement. À noter qu'en milieu de saison, les deux familles, par le biais des enfants, partagent un épisode. Très réussi, ces adultes qui aiment tant juger et critiquer s'en donnent à cœur joie en observant les méthodes d'éducation de leur rival de reportage.
En conclusion, si les Bouley sont parfois emmerdants et les Lepic toujours drôles, par cette façade pincée toujours ébranlée et qui conduira d'ailleurs Renaud à arrêter son docu-réalité, le changement régulier à l'intérieur même des épisodes en font une série agréable à suivre.

Note la saison : 15/20