Pas de spoilers ! Ce billet ne dévoile aucun élément de l'intrigue !
Aaron
Sorkin, à qui l'on doit entre autres A la maison blanche mais aussi
l'écriture de films aussi jubilatoires que The Social Network ou Le
Stratège, propose en cet été 2012 de nous faire entrer dans les
coulisses d'un journal télévisé.
Comme
je n'ai jamais vu A la maison blanche (mais l'intégrale DVD trône), je
ne peux comparer ou du moins aligner la série aux créations
cinématographiques de Sorkin. Pour ce que j'en ai vu, le réalisateur
nous invite à regarder par le trou de la serrure et ça fonctionne ! Dans
ses œuvres, c'est notre curiosité qui est appâtée. Tout à coup, nous
avons accès à ce qu'il se passe derrière le rideau, nous avons le droit
d'écouter et de voir ce qu'on ne nous montre jamais : les décisions
politiques et secrètes du président des Etats-Unis, l'élaboration d'un
réseau social mondial révolutionnaire, la mise en place d'une tactique sportive
triomphante liée aux mathématiques... et aujourd'hui, dans The Newsroom,
on entre dans une rédaction sous haute tension. Attention, s'il est
question de curiosité, elle est mêlée à la fascination car les
personnages que nous suivons chez Sorkin ont ce point commun : ils ont au mieux un destin incroyable,
au pire une intelligence au-dessus de la moyenne. Cette fascination est
alors souvent multipliée par la grande exposition publique de ces hommes et
femmes. Suivre des personnalités d'exception dans un cadre dynamique et
stressant serait le fil d'Ariane qui réunirait les différents scénarios de
l'auteur.
Si
d'habitude les médias face à un empire ont toujours tenu un rôle
important parce qu'ils apportaient l'opposition attendue et la critique en tant
que masse extérieure mettant des bâtons dans les roues d'une
stratégie que nous suivions alors uniquement du côté des politiques,
des inventeurs, des coachs sportifs, des créateurs et qui peinaient justement à
éviter ces pièges médiatiques, Sorkin retourne désormais le jeu et nous
positionne du côté de ceux qui réalisent l'actualité, qui la
choisissent, la dénoncent, la dissimulent ou la critiquent. Le parcours
est logique et excitant.
Au
niveau de ce 1X1, on entre donc en immersion mais la machine est loin
d'être huilée comme elle devrait. Au contraire. Le présentateur vedette,
Will McAvoy (incarné par le très bon Jeff Daniels) est en pleine
controverse suite à des propos tenus en direct remettant en cause le
rêve américain. Alors que son équipe a déserté, il se voit attribuer une
nouvelle productrice exécutive, Mackenzie MacHale (interprétée par la
non moins talentueuse Emily Mortimer) avec laquelle il a passé commun et tumultueux...
L'urgence
est omniprésente, l'excitation monte, des décisions à la portée
mondiale sont prises, les dialogues fusent et l'antenne est là. Moins
réaliste que dans la vraie organisation journalistique télévisuelle où malgré les états de
crise, j'imagine qu'une rédaction travaille légèrement moins « à
l'arrache », le résultat est tout de même assez captivant. Prenant, ça
ne fait aucun doute, pour peu qu'on adore l'univers de la télévision.
Enfin,
bon à savoir : du côté coulisses des coulisses, aux States, la série
fait quelques remous. Je ne veux pas prendre le rôle du benêt
révolutionnaire au rabais, mais j'ai du mal à penser que les critiques
ne sont pas juste émises par des Américains un brun trop chauvins et un
peu trop habitués à être vendus comme étant la nation la plus
irréprochable qui soit.
The Newsroom a tout d'une grande série en devenir ! Vivement la suite !
17/20
2 commentaires:
Je suis un peu rebuté par le concept d'A la maison blanche, qui montre les coulisses de la politique.. tous ces rouages décortiqués et complexes, ça ne m'a jamais trop attiré. En revanche, calqué sur l'univers de la télévision, pourquoi pas ? J'attends de voir si tu publies d'autres articles sur cette série pour voir si ton enthousiasme continue.
Que tu écris bien, en tout cas, Fil d'Ariane.
Comme d'habitude je lis pas assez ce blog et j'arrive après la guerre..le truc c'est que moi les nouveaux noms j'aime bien..donc newsroom a traversé ma rétine tout récemment car c'est un nom plutôt sympatoche.(les synopsis me font vomir donc ma méthode marche bien sur mes aprioris boulangiens!)
J'ai pris une claque déjà bien violente d'entrée,car ça s'auto casse pas mal du god bless et du coup j'ai accroché direct(moi anti amerlocs?mais non j'aime leurs series^^)..le reste du pilote monte en intensité et m'a vraiment fais palpiter du JT..des personnages rapidement attachants,des cons qui peuvent mourir bien vite,le tout très bien interprété...donc j'espère que le niveau restera pour la suite..a suivre donc :)
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