Saison 7, épisode 1.
Après une saison 6 que l'on peut aisément qualifier de décevante, Dexter propose un season premiere incroyable.
L'année
dernière, Dexter pourchassait un tueur en série à la double
personnalité, Travis Marshall, et en dehors du bon épisode du road trip,
la série ne parvenait plus du tout à passionner. J'avais même eu la
flemme d'écrire un billet sur la fin de saison tant elle avait
dégringolé de la première position de mon top télé à la dernière. Une
lueur d'espoir avait surgi dans les derniers instants puisque Debra
avait surpris son frère en flagrant délit de massacre. Malgré une saison
ennuyeuse, en quelques secondes, le suspense et l'intérêt étaient
relancés. Le thème du secret étant un des éléments principaux de la
série, ce qui se devait d’arriver un jour ou l'autre, avait enfin lieu
et il ne nous restait plus qu'à attendre... Tous les sériephiles étaient
défrisés du canap' et n'avaient qu'une hâte : voir la suite et prendre
son mal en patience.
Nous
y voilà. Après 7 ans de double jeu, la personne la plus proche de
Dexter entraperçoit qui il peut être : un tueur. L'excellente
performance des deux acteurs, Michael C. Hall et Jennifer Carpenter,
doublé par la réalisation nerveuse des scènes de révélation en font un
moment des plus intenses. Face à son frère qui vient de poignarder un
être humain, enroulé dans du plastique, Deb' est sous le choc. Que
faire ? Son premier réflexe est de prévenir le commissariat mais c'est
sans compter le talent d'improvisation de Dexter. Vite, malgré la
panique, il s'adapte et joue le pétage de plomb, le contrecoup lié au
meurtre sanglant de sa femme, Rita, ainsi que la peur de voir son avenir
détruit, enfermé, sans carrière et sans son fils, Harisson. Touchée,
décontenancée, fidèle à sa famille, Debra décide dans l'urgence de
couvrir son frère en maquillant les faits en suicide, tableau ultime de
Travis, se poignardant avec une épée, après avoir enflammé l'autel sur
lequel il se trouvait, crédible pour un meurtrier aussi « biblique » que
lui . Ça n'en reste pas moins difficile pour la jeune femme qui est
depuis peu la big boss de son équipe. Elle parlera aux journalistes tout
en ayant elle-même fourni l'essence qui a fait flamber l'église
abandonnée, lieu du crime. Elle se retrouve complice et le mensonge
n'est pas un talent avec lequel chacun peut vivre l'esprit tranquille,
surtout à ce niveau de tromperie. Pour un personnage aussi intègre et
entier que Deb', nous savions que quoiqu'il se passerait, la suite
serait un véritable tourment pour elle. C'est à travers cette difficulté
à comprendre les circonstances du meurtre que l'épisode devient
véritablement passionnant. En accordant d'abord de l'importance aux
détails, tels que la tenue, le nombre de couteaux, la présence du
plastique, alors que Dexter se justifiait partiellement par la légitime
défense, Debra se rend compte, petit à petit, qu'il y a un manque
certain de sens dans toute cette histoire. Une bonne surprise découle de
ces interrogations et ce sont les mauvais souvenirs qui refont surface
puisque Debra fait le lien avec son expérience malheureuse lors de la
formidable époque auprès de Brian, le tueur au camion frigorifique qui,
pour imiter son frère utilisait les mêmes méthodes, le même matériel.
Elle interroge, mais en bon flic qu'elle est, prend conscience du flou
des réponses qu'elle obtient...
Parallèlement,
d'autres intrigues se mettent en place et ce sont aussi de bonnes
surprises car elles ne font pas office de bouche-trous. Trois nouveaux
fils conducteurs font leur apparition. La plus logique est celle qui
sera l'enquête policière de la saison : Mike Anderson, qui avait rejoint
le commissariat l'année dernière se fait descendre quand il découvre le
corps d'une stripteaseuse, Kaja Soroka. Le personnage avait du
potentiel et j'aurais préféré la disparition de Quinn, toujours aussi
tête à claques, mais ce nouveau meurtre lance la saison. Si le tueur,
Victor Baskov, termine sur la table de Dexter, fracassé par un
extincteur, l'équipe de Batista (interprété par un David Zayas amaigri)
enquête sur le manager du club de striptease, George Novikov. Par son
biais, nous mettons le pied dans une organisation bien plus importante
et aux actes que l'on devine fort criminels.
Plus
discrets dans l'épisode, mais encore plus passionnants, deux autres
personnages apportent leur contribution. Tout d'abord, Louis, découvert
l'année dernière, connaissant on ne sait comment la véritable nature de
Dexter, visiblement passionné par le parcours de l'expert spécialisé en
traces de sang, il sera sans nul doute l'un des psychopathes de la
saison et commence d'ailleurs à emmerder son idole (?) grâce à ses
talents informatiques en lui coupant l'accès à ses cartes de crédit.
Immergé dans le quotidien du MMPD, son rôle peut devenir excitant.
Enfin,
complètement en adéquation avec un scénario qui prépare sa fin (sur
deux saisons), LaGuerta nous fait revenir sur une des intrigues les plus
importantes du passé. Son ami-amoureux, l'insupportable Doakes est
passé un jour, lorsque son corps a été retrouvé pour un horrible tueur.
Jamais réellement remise, ne parvenant pas y croire, grâce à l'une des
lamelles que Dexter a perdue dans l'église de sa dernière mise en scène,
un espoir de post rédemption pour son ancien partenaire lui semble
palpable. Lorsqu'elle est convaincue et impliquée à ce point, Laguerta
peut être redoutable. En dissimulant cette preuve, nous savons que son
enquête se fera en sous-marin et une fois de plus, le secret de Dexter
est menacé. Si bien traité, l'avenir de la série se présente décidément
sous les meilleurs hospices.
Ces
différentes perspectives sont réjouissantes mais elles sont de la
gnognotte en comparaison de la dernière scène. « As-tu tué tous ces
gens? », « Es-tu... un tueur en série? ». Voilà les mots que prononce
Debra face à son frère, au milieu de toutes les preuves que Dexter avait
dissimulées dans son appartement, tout juste retourné. « Oui, je l'ai
fait. » Quelle claque ! Parfois, en attendant une révélation comme
celle-ci pendant des années, une fois qu'elle se présente, elle peut
être décevante. Ici, c'est tout l'inverse. La scène était inattendue,
interprétée à la perfection et laissant le téléspectateur absolument
baba. La suite est plus que guettée, elle est réclamée.
En
conclusion, avec ce 7X1, Dexter propose l'un des meilleurs épisodes de
la série et fait un cadeau immense à ses fans en proposant tout
simplement un retour grandiose.
4 commentaires:
La saison dernière m'a tellement ennuyé, dans l'ensemble, que je ne me souviens plus de Louis ! Je n'avais donc pas tilté sur le fait qu'il a privé Dexter de sa carte de crédit.
Le passage sur Laguerta m'intrigue aussi, ça mériterait peut-etre un peu plus de clarté : je ne vois pas comment elle fait le lien entre la lamelle de sang et Doakes.
Sinon, je suis totalement d'accord avec toi, l'ensemble est assez exceptionnel pour un retour, en particulier quand on sait que Dexter a tendance à ronronner pour ses débuts de saison.
Vite, la suite !
Comme la lamelle ne provient pas des flics, elle sait que ce procédé de "souvenirs" était utilisé par le Bay Harbor Butcher. Elle espère donc avoir l'occasion d'innocenter son feu Doakes.
J'ai beaucoup aimé la saison dernière, moi. Je me souviens pas de mon sentiment général à vrai dire, mais le recap de la saison, avec le cavalier décapité, l'ange, les serpents, j'ai aimé.
Bel épisode, sauf Batista qui ne sert à rien...
Hâte de voir ce que ça va donner avec le copain de la baby-sitter.
Vite vite vite, un article sur l'ensemble de la saison 7 de Dexter !!!!
Enregistrer un commentaire