dimanche 28 août 2011

Nurse Jackie

Saison 2.


Paradoxalement, j'ai pris un certain plaisir à suivre la deuxième saison de Nurse Jackie.

En effet, vu de l'extérieur, si quelqu'un vous raconte cette nouvelle saison, il pourrait sans trop de mal tomber dans le négatif. L'histoire est très proche de la première saison, et il n'y a guère de grandes nouveautés. Ensuite, Nurse Jackie raconte plus que jamais un quotidien, certes compliqué, mais qui peut certainement lasser une partie du public, attiré davantage par les rebondissements. Enfin, l'héroïne emblématique de Showtime, contrairement aux héros de Californication ou Dexter bien qu'imparfaits, suscite moins la sympathie. Jackie ment beaucoup, trompe son mari, se drogue, peut faire de sacrés coups de pute à certains de ses collègues (Sam, le nouveau en est le meilleur exemple) et peut envoyer bouler des personnages sympathiques (Zoé la première), avec plus de naturel et de crédibilité que le Dr House ou que le docteur Cox dans Scrubs. Au vu de cette saison 2, il me semble que la popularité de l'héroïne en pâtira forcément, en particulier en comparaison aux exemples cités plus haut.

Alors pourquoi continuer à aimer non seulement une série avec peu de surprises et une héroïne paraissant pour beaucoup antipathique ? Avant toute chose, sa qualité première est l'éventail génial de personnages. Coop est très drôle, O'Hara est très drôle, Atalikus est très drôle, Zoé est très drôle... Vous l'aurez compris, les subtilités de ces quatre personnages, tant dans leurs qualités que dans leurs défauts, leurs mimiques, leurs façons de s'exprimer sont un régal. Si l'on en apprend assez peu sur leurs vies privées, leur force est là. Charmer en fonction des situations de l'hôpital est d'autant plus compliqué, mais pourtant réussi. En rentrant très peu dans leur intimité il nous est pourtant possible de déceler les complexes de chacun, leurs fragilités et très souvent ces quatre personnages parviennent à mêler habilement humour et attachement. Pour la mémoire du blog, il n'y a pas grand chose à retenir, O'Hara est lesbienne ; Coop, courant toujours après la reconnaissance, devient mannequin pour une campagne de publicité vantant les mérites de l'hôpital All Saints et couche avec la petite amie de Sam ; Atalikus ne devient rien mais crève franchement l'écran dans cette saison, je l'adore ; enfin la géniale Zoé tombe amoureuse d'un ambulancier et finit en couple.


Cette équipe de quatre gravite dans l'hôpital et apporte certainement mes moments préférés dans les scènes de comédie. Mais ce qu'il y a forcément d'important dans Nurse Jackie c'est... Nurse Jackie. Sa rupture avec Eddie aura tenu malgré les tentatives plutôt désespérées de ce dernier pour la récupérer. Mais à la fin, le monde de Jackie s'effrite sérieusement puisque Kevin, sur le point de la quitter, découvre avec O'Hara l'addiction de sa femme pour la drogue. Comment s'en sortira-t-elle ? Mystère et boule de suif. Ce qui est intéressant dans mon rapport avec cette série, c'est que contrairement à des shows tels que Desperate Housewives, je n'en attends rien, non pas que je la place qualitativement en dessous, bien au contraire, mais si à Wisteria Lane les personnages ne sont plus assez forts pour suffire au spectacle, c'est le cas pour Nurse Jackie. Je n'accorde par exemple aucune importance aux cas médicaux, c'est-à-dire que j'aime les suivre, mais j'en attends pas plus, je les prends comme un prétexte pour voir évoluer une équipe que j'aime beaucoup dans un environnement réduit et stressant. J'estime par ailleurs que la complexité de Jackie est rattrapée par son altruisme qui me touche très régulièrement. À des années-lumière de moments qui frôleraient la pathos, son implication auprès des patients, ses petits gestes, ne sont que la manifestation de son bon fond, elle montre qu'on peut être tout un tas de chose sans être ni tout blanc ni tout noir. Faire transparaître cette dualité dans des saisons de 12 épisodes de 26 minutes n'est pas chose facile et c'est pourtant le résultat.

En conclusion, si Momo, dont on n'a absolument pas expliqué le départ, a tout de même manqué à la série, la palette de personnages, le ressort comique du scénario, l'implication de son héroïne principale et surtout surtout l'ambiance générale, le ton particulier de Nurse Jackie en font une réussite, une fois de plus.


Note de la saison : 15,5/20

vendredi 26 août 2011

Weeds

Saison 7, épisodes 4 et 5.


Deux nouveaux épisodes de Weeds en dessous du niveau des précédents, mais tout de même agréables à suivre...

Silas et Nancy se voient contraints d'accélérer leur affaire de deal depuis que Jill accélère le pas pour obtenir la garde du petit Steevy. Un avocat un peu cinglé est engagé et une première audience est censée avoir lieu. Sur le point de péter les plombs face aux manigances de sa peste de sœur, c'est Silas qui sauve la situation en défendant, un peu à contre-cœur, les qualités de sa mère. Le juge chargé de l'affaire laisse le temps à Nancy de stabiliser sa situation avant de prendre une décision définitive. Elle obtient d'ailleurs une place comme assistante dans la boîte de Doug, mais, fidèle à elle-même, l'ex-matrone d'Agrestic n'a qu'une chose en tête : son retour sur le marché de la drogue. Pour ce faire,un retour surprise, et non des moindres, nous tombe dessus, puisqu'en fin d'épisode 5, Heylia accueille, fusil en joug, son ancienne collaboratrice. Renouant avec les débuts si jubilatoires de Weeds, tous les fans de la série, comme moi, ont dû exulter.

Parallèlement, Andy se retrouve au milieu d'un couple polygame, aux côtés de Maxeen et Charles condamné par la maladie. Grâce à cette histoire, non avons droit à de très bonne scènes de comédie, avec un Andy très drôle, mais qui finit par être sérieux en abandonnant la partie et en reconnaissant qu'il aime trop la vie pour côtoyer la mort de près.
Doug n'est toujours pas drôle, ni digne d'intérêt. Certes les scénaristes se permettent d'aller très loin avec ce personnage, puisque sa réunion de travail se fait sur une table de massage accompagné par son collègue et chacun des deux hommes se fait masturber frénétiquement par deux « masseuses ». Une scène qui interpelle et qu'on ne voit pas tous les jours dans une série américaine, mais qui n'a finalement pas un si grand ressort comique que cela. Son nouveau statut tout court d'ailleurs, dans cette saison 7, obtient un zéro pointé.
Enfin, Shane est le laissé-pour-compte du moment. On lui taxe son argent pour l'achat d'herbe, il montre qu'il tient à sa mère et qu'il souhaite qu'elle s'en sorte. Il finit par s'inscrire à des cours de criminologie, mais pour l'heure, rien n'en découle réellement. Comme pour Silas, le personnage a gagné en profondeur et il est à regretter qu'il ne soit pas pour l'instant plus exploité.

En conclusion, Jill est une salope notoire, Nancy a un but et nous, un fil rouge : récupérer Steevy. Nous nous apprêtons à retrouver un des personnages les plus emblématiques des débuts de Weeds alors que Doug, Andy et Shane peinent à trouver leurs places. L'aspect comique, quant à lui, est plus inégal dans ces deux épisodes, mais il n'y a rien d'alarmant pour le moment.


Note de l'épisode 4 : 14/20
Note de l'épisode 5 : 13/20

mardi 23 août 2011

The Mentalist

Saison 1.

Voyons les quelques « j'aime » et les bien trop nombreux « j'aime pas » de la coqueluche de TF1.


Nous allons aller au plus simple avec cette saison 1 du Mentalist.
Teresa Lisbon dirige le CBI pour élucider les meurtres et autres crimes de sang en Californie. Elle est, dès le premier épisode, rejointe par un mentaliste, Patrick Jane. Ce dernier excelle en manipulation, exerce l'hypnose et son don lui permet de résoudre assez rapidement les énigmes les plus compliquées. Cette légère touche d'originalité distingue «The Mentalist» de toutes les séries policières s'incrustant sur notre petit écran depuis les années 80. Autre caractéristique, tranchant avec ce que l'on connaissait de la plupart des feuilletons américains du genre, un fil rouge est intégré à l'histoire. En effet, le héros Patrick Jane, qui utilisait jadis son pouvoir en se faisant passer pour un médium, s'était moqué publiquement d'un tueur en série : John Le Rouge. Pour se venger, celui-ci assassina sa femme et sa fille. Jamais capturé, les crimes de ce dernier ponctuent la saison. Son signe distinctif : à chacun de ses meurtres, il dessine un smiley sur un des murs entourant sa nouvelle victime. Ayant réellement du mal à suivre uniquement les histoires indépendantes de meurtres à l'heure où Les Experts et autres dérivés envahissent les écrans depuis 10 ans, il était primordial pour moi d'y ajouter les super-facultés du mentaliste, ainsi que ce passé douloureux entraînant une soif de vengeance intéressante. Robin Tunney, qui incarne Teresa Lisbon, m'avait convaincu dans la première saison de Prison Break, et je garde un souvenir ému et prépubère de son rôle de sorcière dans The Craft. Simon Baker, star de la série, m'a marqué dans une période tout aussi juvénile, puisqu'il a été l'un des professeurs niqueurs de Rose dans la célèbre Hartley Coeurs à Vif. Le duo a du métier et suffisamment de charme pour tirer la série vers le haut.

Tirer vers le haut, certes ; la faire décoller, certainement pas. Oui, les aptitudes de Patrick ne sont pas communes mais elles représentent finalement une mode qui commence à me taper sur les nerfs. Pour apporter de la nouveauté, les scénaristes américains ont décidé que leurs enquêteurs se devaient d'avoir un plus, un signe distinctif. Ainsi, dans Monk, Medium, Ghost Whipserer, Shark, Castle, Burn Notice, Lie to me, Enquêteur malgré lui, The Closer etc., le héros enquêteur du jour, s'il n'est pas forcément «magique», est toujours affublé d'une particularité forte de caractère. Le temps de Rick Hunter et Hooker est clairement révolu, mais l'overdose est néanmoins très proche tant les schémas se répètent. Dans «The Mentalist» en particulier, chaque épisode est identique au précédent : crime ; arrivée de Lisbon et de son équipe qui interrogent et rassemblent les preuves les plus évidentes ; Patrick, lui, reste silencieux, observe et se met à poser quelques questions qui semblent saugrenues, mais qui révéleront la vérité en fin d'épisode. Je dois dire qui si j'aime assez l'acteur, ses mimiques, la façon dont il peut balancer des crasses et parfois son attitude d'enfant, la répétition systématique de cette même manière de faire devient exaspérante.
J'ai évoqué plus haut «L'équipe», parlons-en de cette équipe ! Dire que les mulets de Navarro ou de Julie Lescaut sont des excentriques par rapport à ceux du CBI est un euphémisme. Possédant chacun le charisme d'une moule, les agents Cho, Rigsby et Van Pelt sont d'une inutilité affligeante. Véritable pièce rapportée, j'ai beau chercher, je ne leur trouve aucune qualité, aucun humour, aucun esprit. Pompon du pompon : ils ont tous les trois hérité des pires stylistes d'Hollywood. Leurs scènes ne font que rallonger les épisodes qui peinent toujours plus à se terminer.
Les enquêtes en elles-mêmes ont malheureusement très peu d'originalité et sont à des millénaires des scénarios palpitants que peut proposer Esprits Criminels. Je n'en retiens aucune d'intéressante : il s'agit toujours d'une personne tuant une autre personne par cupidité, jalousie ou accident, prenant bien soin de toujours changer le milieu du crime. Les séries télé, qui s'étaient tellement envolées au début des années 2000, sont en pleine régression. Car ce qui apportait la nouveauté, à savoir ce fameux John Le Rouge, ne prend finalement guère de place. Tellement peu de place que lorsque le season final arrive enfin et que le tueur en série refait surface... franchement ? On s'en fout !

Il va être très difficile pour moi de trouver la motivation de continuer cette série dont l'originalité du pitch ne semble être que poudre aux yeux.


Note de la saison : 9/20