lundi 24 janvier 2011

Desperate Housewives

Saison 7, épisode 5.


Quel plaisir avec cet épisode plutôt génial de Desperate Housewives. Il est arrivé et il s’agit de ce 7X5.

Tout d’abord, la trame de fond qui aura droit à son « one week earlier » concerne la bagarre publique de Gaby et Renee. Pour connaitre la cause de la discorde, on nous montre tout d’abord le rapprochement des deux femmes qui passent un peu à contrecœur une soirée en tête à tête. Elles se confient. Si Renee raconte son aventure récente avec l’avocat qui la représente pour son divorce, Gaby finit par avouer qu’elle a eu recours à la chirurgie esthétique alors qu’elle n’avait que 19 ans. A part Carlos, personne ne sait que son nez est faux. L’élément déclencheur de la guerre sera l’ex-mari de Renee qui souhaite la reconquérir. Les Housewives comprennent le pardon, de l’adultère notamment, mais Gaby insiste sur sa faiblesse si elle venait à y retourner, qu’elle se devait d’ouvrir les yeux. Ce à quoi Renee lui répond en bonne peste et devant témoins qu’elle ne devait pas mettre son faux nez dans ses affaires. La trahison est totale et entraîne les moqueries jubilatoires d’un duo qui fonctionne à merveille (même s’il fût bref), celui de Bree et Lynette. Vexée, Gaby s’en va mais comme il fallait s’en douter, la jeune femme au sang chaud débarque à la soirée organisée pour une chanteuse résidente de Wisteria Lane, Emma Graham, avec – l’alcool aidant – l’envie de se venger. Renee qui dîne avec l’ex qui ne l’est plus a droit à la tornade Solis qui, l’air de rien, balance à la tête du fameux Doug que sa femme s’est envoyée l’avocat. Conséquences : Bagarre entre les deux harpies s’insultant de « Salope » et laissant le public plutôt médusé.

Passons aux deux chaudes de l’épisode. Bree se fait retourner dans tous les sens par son nouvel amant. Ne pouvant plus suivre le rythme de la libido du jeune ouvrier, Bree en vient à marcher de travers. Il fait admettre que la distinguée Marcia Cross ne nous avait encore jamais offert ce registre. Nous avons droit à ses répliques bien drôles : Sous sa douche après plusieurs rapports sexuels, le trentenaire la rejoint, bite en avant : « Pitié, dis moi que tu viens me poignarder » ; se confiant à ses amies, « J’ai l’impression d’être un tunnel » et ma préférée, « Tu m’épuises avec ta libido à la Woody Woodpecker ».

La chaudasse numéro deux est bien sûr Susan, qui passe tous les épisodes à poil sur le net. Désormais, elle communique directement avec l’internaute, lui aussi en webcam. Mike est sur le point de tout découvrir mais Lynette lui sauve la mise. Le point négatif revient à cette partie de l’histoire puisqu’une fois de plus la pauvreté façon Desperate Housewives est caricatural à l’extrême. Susan s’occupe à des soirées « découpage de bons de réduction », se plaint de son appartement qu’elle tente de vendre comme étant l’endroit le plus honteux du monde et y met la dose d’exagération qu’on lui connait : son fils ne peut plus manger chaud à midi. N’importe quoi ! En dehors de ces détails, on s’en sort puisque même si la surprise n’est pas totale, le dernier client porno de la journée est Paul qui la fait désormais chanter : Elle lui vendra sa maison ou il racontera la nouvelle activité de « Tania » à Wisteria Lane et la honte l’abattra.

Enfin, Lynette, toujours au bord du gouffre avec 152 enfants se voit affubler d’une nouvelle nounou : la mère de Tom, Allison. Gentille grand-mère plutôt réaliste, celle-ci fonctionne à l’ancienne, les femmes à la cuisine, les hommes se font servir. Evidement Lynette est contre cette façon de faire qu’elle juge à juste titre d’un autre temps. La mère de famille parle un peu vite et remballe Allison assez violement en la renvoyant à l’échec de son propre mariage. S’excusant, les deux femmes repartent sur de bonnes bases mais un événement se profile… La vieille dame ne reconnait plus la petite Penny, ce qui laisse présager Alzheimer… Si le traité est un peu caricatural que ce soit du point de vue de l’éducation ou des symptômes de la maladie, j’ai trouvé l’actrice touchante et ses échanges avec Lynette tout autant attendrissants.

Desperate Housewives réussit toujours à distraire. L’intrigue devient plus claire grâce à la voix-off de Mary Alice qui annonce le but de son mari : la vengeance de ceux qui l’ont trahi, détruire les amitiés, les faire voler en éclat. Des rebondissements tels qu’on les connait sont à prévoir mais il reste clairement de bons mots à distribuer, de purs moments de comédie à offrir et qui sait, un petit plus. Dans ce cinquième épisode, l’alchimie prend parfaitement.


15,5/20

The Big Bang Theory

Saison 4, épisode 3.



Très bon épisode que ce 4X3 de Big Bang Theory puisqu’il met Sheldon face à l’inconnu : la rupture presque amoureuse.

Si Amy est effectivement une fille petite et qu’elle est aussi effectivement l’amie de Sheldon, qu’on se le dise, ce n’est pas pour autant sa petite amie. Pourtant à cause d’une divergence concernant des sujets ô combien important dans un couple tels que les théoriciens, les physiciens ou bien sûr la neurobiologie, la séparation ne peut être évitée. Déclarée officielle en cinq secondes et sans aucune démonstration de sentiments, la fin des Amish est déclarée. Une scène de rupture grandiose qui restera dans les annales.

Sheldon, aussi intelligent qu’il soit, dégage tout son charme quand il devient cet enfant qui n’a aucun code, aucune base en matière de comportement social. Pensant vivre ce départ sans heurts, il n’en est rien. Le contrecoup arrive forcément et il est bien sûr extrême, Sheldon oblige. Devant reporter son affection, il devient l’homme aux chats. Il adopte une meute avec à leur tête le Dr Robert Oppenheimer. Trop drôle, trop cinglé et trop mignon, le mix idéal.

Cloisonné dans son nouveau délire, à câliner ses 36 chats, Leonard sort l’artillerie lourde et contacte la géniale madame Cooper, qui malgré son expérience reste bouche bée devant le spectacle. En bonne manipulatrice et maitrisant son fils plus qu’il ne l’imagine, elle réunit les deux barges en un clin d’œil. Conclusion, en fan absolu des chats, vantant leurs mérites, Sheldon conclue parfaitement son aventure avec eux dans une scène très drôle : en plus de donner ces animaux aux enfants du coin, il offre 20 dollars à chaque acquéreur. La logique de Sheldon reste fidèle et représentative de ce qu’il est. Tant mieux. Il peut à présent retourner dans son couple bizarroïde et s’occuper avec Amy de pointer les défauts de ses amis, s’atterrer en sa compagnie du labyrinthe des fariboles sociales qu’il faut traverser avant de pouvoir commander un dîner et bien sûr inventer des occupations aussi sensuelles que le jeu « Contrefactuel ». ^^

Cet épisode défile comme un éclair. Si Sheldon est une fois de plus au centre, les autres personnages ne sont pas loin mais apportent chacun leurs petites phrases, leur petit charme. Tant que le niveau est de la partie, Sheldon peut être la star de chaque épisode, il le mérite et nous aussi !


15,5/20

dimanche 23 janvier 2011

Parenthood

Saison 1, épisode 8.


Un grand nombre des ressorts de la comédie dramatique, de ce que l’on en attend par définition y est déployé dans ce très bon 1X08 de Parenthood.

Contrairement au numéro 7, une grande scène de groupe a lieu dans ce nouvel épisode. Crosby qui s’interroge toujours sur la place qu’il doit occuper dans la vie de son fils parvient à obtenir la co-organisation de son cinquième anniversaire mais aussi le droit d’inviter sa famille. Le mélange se passe mal car Jasmine, au moment de son accouchement a inventé un abandon. Conséquences directes : Mère, frères, cousins, tous considèrent Crosby comme un irresponsable, un déserteur. Les choses s’envenimant, Jasmine crache le morceau et admet qu’elle avait caché sa grossesse au père de son enfant. Grand fan des scènes de clashs quand elles sont bien menées, ici la dose d’humour qui ponctue la discussion animée des deux familles m’a conquis encore davantage. Le père de famille, prêt à bondir pour défendre son fils met les pieds dans le plat et tape complètement à côté en évoquant un prétexte raciste, immédiatement ponctués par les regards dépités de ses enfants et de Sarah qui demande pardon au nom de son père qu'elle annonce atteint du syndrome de tourette. Vraiment drôle.

Les histoires supplémentaires à l’épisode, toutes sympathiques mêlent efficacement comédie et tendresse. Amber rompt avec Damien, l’ex fêlé et fait un pas vers sa mère qui désespérait de l’éloignement entre elles depuis l'épisode Coucherie avec Mark-le-prof. Julia découvre que sa fille qu’elle imaginait atteinte d’Asperger est en fait une surdouée. Adam et Kristina concluent parfaitement l’épisode avec Max, allongé entre eux, au lit. Depuis son monde, l’ouverture est possible. Trois personnages qui s’aiment sans violons dans un naturel qui fait plaisir à voir.

Il est à noter que dans cet épisode, nous apprenons qu’à cause de la crise financière, l’avenir de la famille est incertain. Dans une mauvaise passe, ayant hypothéqué sa maison une seconde fois pour un entrepôt qui ne se vend pas et ceci dans le dos de sa femme, la patriarche de la tribu ne trouve pas d’issus… A suivre.

Réaliste, toujours bien ancrée, Parenthood met en scène des personnages qui gagnent encore en naturel et en humour.

Dial + : Sarah à Damien : « Amber a une famille décomposée. Elle ne connait pas la différence entre une relation et un sandwich.»


15/20

Parenthood

Saison 1, épisode 7.


Parenthood propose pour son septième épisode un ensemble moins intéressant.

En effet, l’effet tribu y est moins présent alors qu’il s’agit de son atout charme. Chacun y va de sa petite histoire mais aucune n’est réellement digne d’intérêt.

Sarah occupe la place la plus importante puisqu’elle passe à l’acte avec le professeur d’anglais de sa fille, Mark. D’abord réticente parce que de 12 ans son ainée, elle se laisse finalement prendre au jeu. Remarquant que sa fille en souffre, à contrecœur, elle met un terme à sa relation avec lui. Le mal est fait, Amber, déjà rebelle, sèche son examen et part sur les routes avec son ex. Bof !

Crosby ne passionne guère plus. Sur le point de niquer la bourgeoise du coin alors que son fils est dans la piscine de celle-ci, la mère qui en pince toujours pour lui fait une colère et appelle à la responsabilité du nouveau paternel. Mouais !

Un cran supplémentaire dans la médiocrité avec Julia, presque figurante, qui se rend compte que sa vocation d’avocate a peut-être dévié. Elle aurait aimé servir les pauvres gens alors qu’elle fait fluctuer les multinationales. Re mouais !

Le seul personnage proposant une scène vraiment digne d’intérêt est Adam. S’il tend à m’exaspérer quand il se pose en père La Moralité et subit pour le coup les mises en scènes les plus craignos à coups de ralentis et musique d’ascenseur, son « craquage » était réaliste et plutôt intense. Le père, mari, frère, employé, conseiller, père de substitution, homme d’intérieur et coursier qu’il est, n’a pas un moment pour lui, est à bout de nerfs. Il lâche un « Je n’ai pas de vie, j’ai un emploi du temps » que j’ai trouvé juste, fin et rempli de sens.

Episode qui fait malgré tout office de bouche-trou et dans lequel on en vient – contrairement aux deux précédents – à regretter un fil rouge ou une intrigue plus générale.


12/20

vendredi 21 janvier 2011

Parenthood

Saison 1, épisode 6.


Le charme continue d’opérer. Dans cet épisode 1X06, c’est à nouveau Julia qui obtient le bon point du jour mais elle le partage avec Kristina.

En effet, pour la première fois, la femme d’Adam, interprétée par Monica Potter a l’opportunité de montrer son talent. Gaby, une jeune comportementaliste (absolument superbe, frôlant la perfection physique à mon goût) est engagée afin de s’occuper de leur fils Max, atteint, rappelons-le, du Syndrome d'Asperger. Absolument dosé, loin des réactions de certaines Housewives bien connues, Kristina craque et se raconte. Comment une maman gère psychologiquement la maladie de son fils, qui se coupe du monde ? Comment ne pas être inquiète en permanence ? Touchant. La jeune et sublime nounou écoute, conseille et parvient à faire progresser Max face à l'autorité mais aussi dans sa sociabilité. J’aimerais que cette apparente perfection ne cache ni un futur scandale sexuelle ou autre tentative psychotique de buter tout le monde à la hache, mais, clairement sous le charme de la comédienne, j’aimerais qu’elle devienne récurrente et il faudra alors apporter plus de dimensions à son personnage que cet aspect altruiste et sympathique. A suivre mais jusqu’ici, duo excellent entre les deux femmes tant dans la peine que les rires.

L’autre blonde importante de l’épisode et de la série est Julia, qui apprend que Racquel, mère de la meilleure amie de sa petite fille et si souvent insupportable a bel et bien tenté d’embrasser son mari. Absolument humaine et juste, sans excès, elle annonce tout d’abord à Joël que cette femme doit sortir de leur vie. Loin des clichés habituels allant d’un extreme à l’autre, à savoir la potiche qui ne réagit pas ou la débile qui hurle sans raisons, Julia va droit au but, pose les questions qu’il faut et réagit. Une fois qu’elle a le pouvoir, elle revient en fin de compte sur sa décision par sacrifice pour sa fille qui perdrait sa meilleure amie. Est-ce le bon choix ? L’avenir nous le dira mais c’est en toute connaissance de cause et par choix qu’elle tolèrera cette Racquel parmi son entourage. Joel qui forme avec Julia un couple passant très bien à l’image fait, par ailleurs, parti des personnages à développer. Si le moment venu, le résultat est probant, au niveau de Kristina, révélée dans cet épisode, cela vaudra le coup. Les scénaristes n’abattent pas toutes leurs cartes en même temps et c’est tant mieux.

Toutes les histoires ne pouvant être exceptionnelles, elles tournent : Sarah embrasse le prof de sa fille dont l’approche par petite lettre à QCM était mignonnette et Crosby présente son fils à ses parents dans une ambiance agréable. Seul Adam se voit affubler d’un fil lourdingue et vieux comme le monde : Ma femme simule à l’occasion et c’est un problème.

Une musique parfois lancinante pour appuyer l’émotion, un ralenti superflu à l’occasion, tels sont les autres petites broutilles à améliorer mais n’empêchant nullement l’épisode d’être bon et les Braverman d’être toujours plus attachants.


14,5/20

jeudi 20 janvier 2011

Parenthood

Saison 1, épisode 5.


Avec ce 1X05 de Parenthood, il m'a semblé qu'un cap était franchi au niveau de l'humour.

En effet, la grande scène de groupe a réellement servi l'épisode. Haddie, la fille d'Adam ramène son fameux petit copain Steve au dîner rassemblant la famille entière. L'ado en question se montre sociable, à l'aise et même un peu trop comme le sont ces jeunes qui jouent à être plus adultes qu'ils ne le sont, plus affirmés. Il appelle la grand-mère par son prénom avec cette assurance un peu risible. Les réactions des autres sont très drôles puisqu'ils se moquent en cœur du prépubère. A côté de cela, comme je l'avais déjà évoqué, les bons sentiments des parents en particulier, irritent toujours quelque peu. Ainsi, le fils de Sarah, Drew se projette, après une partie de baseball avec son oncle et son cousin Max en nouveau fils d'Adam qui lui allume l'espoir de remplacer ce père absent. Le jeune Drew est plutôt juste dans sa réaction lorsqu'il est délaissé. C'est Sarah qui en fait des tonnes, à coups de larmes et mélodrame. Les scènes au potentiel le plus énervant semblent être destinées à la jeune Haddie. Non seulement les parents qui ne supportent pas le moindre contact entre elle et son copain de 16 ans sont exagérément ridicules mais lorsque sa première dispute d'amoureux survient, elle est digne des états d'âmes et réactions d'Annette dans Premiers Baisers. Il s'agit d'une divergence d'opinion sur le non moins palpitant "Love Actually".

Pour ce qui est des deux autres frangins, Crosby tout d'abord gagne en drôlerie ou peut-être est-il le genre d'acteur à qui il faut le temps de prendre ses marques. En tout cas, ses expressions face à Kathie qui apprend qu'il est déjà père ou encore face à son ex, mère justement du petit Jabbar font mouche. Enfin, Julia, affublée de vrais défauts livre avec talent ses impressions d'injustice quand sa fille Sydney obtient inéluctablement le rôle de servante auprès de ses amies, montre sa susceptibilité avec un tact maîtrisé mais moqueur comme il faut en libérant un excellent "C'est très bouddhiste" à la mère suffisante de la copine non moins suffisante de la reine des bacs à sable. Drôle ! Pour ce qui est d'elle-même, Julia est tiraillée entre son sérieux et l’envie de se lâcher, se libérer. Caractère certes déjà vu dans Friends ou Desperate Housewives par exemple, mais le dosage de l'actrice rend la scène de délit sexuel dans la piscine publique tout à fait sympathique.

Un épisode qui confirme une réelle symbiose entre les membres de cette grande famille, une complicité qui s'affirme, une sincérité vraiment bien menée par un casting, répétons-le, tout à fait talentueux.


14,5/20

vendredi 14 janvier 2011

Lost, c'est fini !


Attendant la sortie du sublime coffret blu ray de l'ultime saison de Lost à l'hiver dernier, la mission aura été de ne pas être spoilé sur le final de la série qui a peut-être le plus fait parler pendant ces années 2000. Gagné, jusqu'en ce mois de janvier, rien ne sera parvenu à mes oreilles malgré 1000 occasions heureusement déjouées.

Pour rappel, après l'écrasement du vol 815 d'Oceanic Airlines sur une île déserte, les survivants doivent apprendre à cohabiter et survivre dans cet environnement hostile. Les personnages ont chacun un lourd passé révélé dans les épisodes par des flashbacks.

Au fur et à mesure du temps, les survivants devront faire face à des ours polaires, à un monstre de fumée noire et à un autre groupe d'habitants bien mystérieux, « les Autres ». Leur première grande découverte sera celle d'une trappe celée. Elle regorge de nourriture, est équipée d'un confort certain et aidera à la découverte du projet Dharma, à savoir un regroupement de scientifiques venus s'installer dans les années 70 à l'intérieur de plusieurs stations pour étudier et tester bien des domaines, des animaux au comportement humain sans oublier la météo ou encore l'électromagnétisme. Ils sont à l'origine de nombreuses manifestations étranges sur l'île. Après bien des conflits entraînants morts et suspicions entre les différents groupes allant des survivants de l'avant aux survivants de l'arrière, à l'équipe de sauvetage et surtout avec les « Autres », six des héros parviennent à quitter l'île. Les flashbacks présents depuis la création de la série et racontant le passé des survivants sont alors remplacés par la vie des 6 de retour dans leur quotidien citadin. Parallèlement, nous découvrons que les rescapés restés sur l'île ont voyagé dans le temps et vivent au sein du projet Dharma initial. Au final, contactés par Benjamin Linus, les fameux 6 acceptent pour sauver leurs anciens compagnons de retourner sur l'île.
Ce résumé est des plus basique mais ce sont pour moi les grandes lignes à retenir sans entrer dans les détails de la série la plus dense qui soit.

Notre nouvelle saison 6 est découpée en deux parties distinctes : La vie des héros sans crash et la suite directe de leurs aventures sur l'île.

Deux aspects, deux histoires, deux finalités, deux conclusions et malheureusement deux impressions.

Sur l'île :

Enfin, nous apprenons les origines du bien représenté par Jacob et du Mal représenté d'abord par la fumée noire. Jacob est né sur l'île ainsi que son frère jumeau. Recueilli par une femme qui a tué la véritable mère des deux garçons, ils vivront en trio les premiers temps, elle leur montrera la grotte dont jaillit la lumière, celle qui est le cœur et la source de l'île, ils en sont les gardiens.
Trahi par cette femme, le fameux frère l'assassine. Pris en flagrant délit par Jacob, ce dernier le frappe et le fait tomber dans l'eau qui l'emportera dans le fond de cette grotte. La fumée noire en ressortira. Ce frère qui voulait quitter l'île a alors le pouvoir de faire le mal.

Durant toute sa vie, Jacob a alors une certitude : un jour, son frère se vengera ; s'il y arrive, il faudra de nouveaux gardiens à la protection de l'île. Il se met alors à la recherche de candidats, des individus fragiles qui lui ressemblent, qui ont une faille en eux, il les observe toute leur vie jusqu'au jour fatidique du crash où il les fait rencontrer l'île. Tout ce que nous nous demandions sur le pourquoi de ce crash, le pourquoi de ces naufragés en particulier nous est révélé : Jacob les a tous choisis pour sauver la lumière.

Jacob avait raison puisque le Mal a manipulé Benjamin Linus et il s'est effectivement fait assassiner. Grâce à Hurley qui communique avec les morts, les messages passent et Jack peut se porter volontaire en nouveau protecteur de l'île.

Si Jacob a trouvé son remplaçant, « l'homme en noir » a besoin également d'enveloppes charnelles pour se matérialiser. Il se servira du corps de John Lock. Son acteur Terry O'Quinn, brave monsieur en chaise roulante en saison une devient donc pour cette ultime partie et pour notre plus grand plaisir le « méchant » de la saison, et même de toute l'histoire. Le frère de Jacob qui savait prendre la forme des défunts a usé de cette technique auprès de bon nombre de survivants afin de les manipuler. Désormais, tout le monde sait que le vrai Lock est mort mais les intentions de ce « Bad Lock » ne sont pas claires. Certains comme Claire ou Sayid le suivront jusqu'à frôler la folie.
Son but: quitter l'île et la détruire. Tous ont un jour ou l'autre répondu présents au recrutement. Jacob et les fantômes (la femme de Richard, Michael...) qui hantent Hurley n'auront qu'un message clair au long des 15 épisodes : empêcher ce Lock de quitter l'île, sous peine que tous finiront en enfer.

Tour d'horizon des personnages.

A retenir : La première partie de la saison tout d'abord se déroule au temple. Leur chef, Dogen en est le responsable missionné par Jacob. Il se fera tuer par Sayid, atteint par le mal des ténèbres. Ce même mal a atteint Claire qui vit aux côtés de « Lock », depuis que ses amis ont quitté l'île. Sans explication, ce mal finit par s'atténuer puisque l'un comme l'autre finiront par retrouver au moins une part de leur personnalité ,voire feront preuve d'altruisme.

Une nouvelle équipe fait également son arrivée sur l'île, celle de Charles Widmore. Tout comme Ilana et Richard, le père de Penny a une mission ordonnée par Jacob. Il doit sauver l'île en y amenant Desmond qui est l'arme ultime. Il résiste à la puissance magnétique.

Qui dit saison ultime, dit bien sûr disparitions tragiques. Depuis que Sun a quitté l'île, elle n'a jamais retrouvé son mari. C'est enfin chose faite. Heureux, ils envisagent un avenir avec leur enfant que Jin n'a jamais connu. A ce moment, mené par Sawyer, il est temps de ne plus suivre ce Lock si mystérieux. Alors que le groupe feignait la conciliation, nos héros prennent les choses en main, se sauvent avec le sous-marin de Widmore. C'est exactement ce que « Lock » avait prévu puisqu'il a placé une bombe dans un des sacs. Sayid se sacrifie et explose à l'intérieur du sous-marin. A peine le temps pour nous de nous remettre de la mort de ce personnage fort que le couple coréen qui venait à peine de se retrouver se voit pris au piège par les eaux et nous offre par la même occasion la plus grande scène de la saison. Coincée, condamnée, en larmes, Sun ne sortira plus. Son amour l'emportant, Jin restera à ses côtés pour une mort commune, main dans la main. Nous assistons, médusés à une scène d'émotion comme Lost n'en avait offert que très rarement. Le retour des naufragés Sawyer, Kate, Hugo et Jack sur la plage n'en est pas moins émouvant. Face à la mort de leurs amis, leurs larmes douloureuses accompagnent les miennes. Grand grand moment !

Fin de l'histoire validée :

Alors que Desmond échoue dans la grotte de lumière, Jack, aidé par Kate, réussit à tuer l'homme en noir, toujours dans la peau d'un Lock, soudainement moins invincible que prévu. L'affrontement final tant attendu est finalement assez moyen. Comme l'île tremble toujours, Jack redevient le superhéros qu'il n'était plus et se sacrifie dans la caverne hilare aux merveilles, sauve Desmond et passe le relais de protection à Hurley qui – quel beau cadeau ! – passera donc sa vie sur l'île avec Benjamin Linus. Youhou !

Pourquoi valider cette partie de l'histoire ? Tout d'abord, ayant suivi en direct les diffusions de la série aux États-Unis, je ne me souviens pas suffisamment de détails qui ne colleraient pas particulièrement à cette fin. Ensuite, Jacob et son frère noir sans nom ont orchestré, l'un, l'arrivée des naufragés, l'autre, aidé par Dharma, tout ce qui semblait exceptionnel sur l'île. Nous avons nos réponses, Jacob était ce grand manitou bienfaiteur qui protège cette lumière, cela dit mal définie. La fumée naît d'une erreur, voulait s'enfuir de cette île et a tout fait pour y arriver. Au passage, on nous explique les apparitions des morts, les squelettes de la crypte, les cailloux blancs et noirs... Il est un fait que le côté hyperpuissant de Jacob aurait pu être expliqué davantage, en particulier quand on observe que ces deux successeurs Jack et Hugo ne sont en rien transformés... Mes chers amis, si tels étaient nos uniques problèmes de compréhension avec cette saison 6, nous pourrions être bien satisfaits du voyage mais c'était sans compter le monde parallèle ajouté à la série...

Le foutage de gueule :

Dès le premier épisode, une vie « à côté » nous est dévoilée. Vite, il devient compréhensible qu'il s'agit des événements vécus par tous les passagers d'origine de l'avion, morts ou vivants sans que le crash n'ait eu lieu.

Ainsi, nous découvrons :
- Kate toujours en fuite pour un meurtre qu'elle n'a pas commis.
- Jack égare le cercueil de son père, tout juste décédé et s'occupe de son adolescent de fils.
- Jin, dans les magouilles financières du père de Sun, avec laquelle il n'est pas marié.
- Lock, lui sur le point de se marier et toujours en fauteuil.
- Hurley superpuissant.
- Rose, employée de recrutement; Bernard, médecin.
- Sayid, négociateur d'une compagnie de pétrole et frustré par le mariage de Nadia avec son propre frère. Toujours meurtrier à ses heures et donc en cavale.
- Benjamin, professeur d'histoire s'occupant de son père malade.
- Sawyer et Miles, devenus flics.
- Desmond, bras droit de Charles Widmore.
- Charlie, toujours rock star défoncée.
- Eloïse, mariée à Widmore et mère de Dan.
- Libby, internée dans un hôpital psychiatrique.
- Ana Lucia en flic corrompu.
- Shannon et Boone, bien vivants.

Tout ce beau petit monde évolue loin des préoccupations d'une île déserte. Le mystère est alors total. Si on se dit effectivement que cette nouvelle intrigue a peut-être été ajoutée pour être fermée plus simplement et plus génialement que les mystères principaux, il n'en reste pas moins que la pari est réussi puisque durant 17 épisodes, on ne fait que se demander comment cette vie-là est possible, que s'est-il passé ? Comment ces événements seront imbriqués dans la vie des naufragés ? On nous fait dévier de l'intérêt principal, mais puisque Jacob et son frère ont donné la clé de leurs agissements, pourquoi pas ?! Surtout que l'évolution est intéressante, à coups de flashs, en particulier quand les naufragés à la mémoire perdue se croisent, peu à peu, les souvenirs reviennent. Emmenés par Desmond et Hugo, la réunion finale approche, chacun se souvient de son aventure sur l'île. Claire accouche d'Aaron et retrouve Charlie; Sawyer embrasse l'ex-femme de Jack, Juliette; l'enfant de Sun est sauvée. Tout le monde n'a plus qu'à se rejoindre pour nous donner l'explication à cette seconde existence. Grâce à Jack, qui sera le dernier à se souvenir de l'île, nous recevons la réponse que l'on espère divine tant l'impatience est grande. Son père lui apparaît. Son père est mort, comment peut-il le voir ? Il est mort aussi, au revoir !

Donc nous v'là bien. Tout a bien existé, Jack a bien sauvé l'île puis, il est mort. Ses compagnons de fortune ont tous existé aussi et ils sont morts avant ou après lui, mais ils sont donc morts. Comme les plus grands moments de leurs vies respectives se sont déroulés ensemble, ils se sont fabriqués cet endroit pour demeurer ensemble...

Tout être normalement constitué se demande alors à quoi a servi cette vie parallèle où Sun se fait tirer dessus, Sawyer est l'agent Hooker, Libby se retrouve chez les fous etc. A rien. C était un pré-paradis je suppose. C'est surtout une grosse merde ! Il s'agissait ici juste d'un prétexte pour inventer des situations qui n'existent pas et qui n'ont donc aucunement besoin d'être expliquées.
Vous remarquerez que dans ce giga foutage de gueule, les scénaristes n'y vont pas avec le dos de la cuillère puisque non contents d'inventer du n'importe quoi rêvé à leurs personnages, ils en changent même le passé. Si l'île et les événements qui s'y sont déroulés ont existé, que les héros y sont morts avant ou après Jack et qu'à ce moment, ils ont fabriqué ce rêve le temps de tous se rejoindre, pourquoi le passé pré-crash a été changé ? Pourquoi Jack a un enfant ? Pourquoi Sun et Jin ne sont pas mariés ? Comme ce monde n'existe pas, la supercherie peut-elle être entière à ce point ? Même ces retrouvailles idéales dans l'au-delà me laissent perplexes. Que des relations très fortes se soient faites sur l'île, ça ne fait aucun doute mais que ces gens, après une vie remplie (pour ceux morts longtemps après Jack donc...) se retrouvent à ne vouloir n'être qu'avec les survivants de leur crash d'antan me laisse bien triste pour eux. Sawyer était donc entouré de personnes qu'il aimait plus que tout, Rose était la meilleure cop's de Claire et Vince est un chat !


En conclusion, J.J Abrams, créateur de la série s'est sabordé tout seul. A force d'ajouter des saisons à sa superbe série, il s'est imposé un ajout d'intrigue qui aurait pu être grandiose, conclue incroyablement mal. Il faudra retenir de Lost tant de choses géniales : un casting qui s'est amélioré d'année en année, un univers incroyable, des retournements de situations à ne plus en dormir la nuit et un Jack Shepard tellement insupportable à ses débuts qui a fini par porter la série à bout de bras, un John Lock exceptionnel, un Benjamin Linus des plus atypique, une musique toujours mieux maîtrisée, un ensemble égal, profond et esthétique.
Alors comment une réussite pareille peut finir dans une explication aussi vaseuse ? Ah oui, comme ça !