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dimanche 6 mars 2011

Les Invincibles

Saison 2


Sans détours, qu'on se le dise, Les Invincibles - série star d'ARTE - offre une saison 2 en dessous du niveau de la première.

Pas de panique ! Différents éléments positifs, en général dans la continuité de ce qui avait déjà plu, sont toujours présents. L'atout principal demeure le casting des têtes d'affiche. En effet, FX, Mano, Vince, Hassan et Cathy sont respectivement interprétés par des comédiens de talent, et la réalisation aidante impose un ton qui semble agréablement naturel. Les deux premiers épisodes étaient à mon goût les plus réussis : on y retrouve un Hassan embelli, souriant, sûr de lui et surtout sûr de son projet. Après sa fuite de l'église, nous ne pouvions qu'être intrigués et impatients à l'idée de connaître son évolution. Belle surprise, Hassan a sorti la tête de l'eau, a voyagé et revient avec une idée bien précise : celle de réunir ses amis, plutôt séparés durant cette dernière année. L'objectif de la saison précédente laisse place à une nouvelle quête, celle du bonheur. Ainsi, après quelques débuts difficiles, chacun y concède. FX choisira de revivre le sentiment amoureux. Vince, en pleine dépression veut retrouver le goût de vivre et cesser toute addiction aux médicaments. Mano souhaite enfin vivre de sa musique. Enfin, Hassan désire établir une relation sérieuse avec Jeanne, la mère de son enfant, Arthur. Sur la route de chacun, se dresseront plusieurs obstacles, dans l'ensemble, plutôt drôles. Au rythme d'une bande originale toujours réussie, l'équipe télévisuelle qui suit nos quatre héros prend une place plus importante dans la série et c'est une réussite. Les différentes interactions entre interviewer et interviewés tombent juste et font rire. Evidemment, les tics de langage et les expressions de chacun des membres, difficilementr explicables à l'écrit, en font encore et toujours des personnalités attachantes.

Passons aux points les plus négatifs : Cathy, tout d'abord, frustre. Si elle est dans un premier temps très drôle - car impulsive comme je l'aime - face à son nouvel amant, elle le reste par sa froideur face à Hassan. On lui devra également la scène la plus touchante de la saison lorsqu'elle pense être abandonnée une seconde fois par Hassan sur le point de se marier. Pourquoi frustrant ? Tout simplement car le rôle de Cathy semblait évoluer. Mais très vite, en dehors de ses scènes de bureau, de par son état d'amoureuse délaissée, elle perd en intérêt. Le téléspectateur se retrouve alors dans l'attente de nouvelles explosions verbales de Furicate. Finalement, Hassan, n'ayant d'autres choix que celui de rompre avec Jeanne qui ne l'aime pas, c'est Cathy qu'il choisit pour l'accompagner à Punta Cana, récompense ultime de la fameuse quête du bonheur. Largué par ses amis, Cathy transmet tout d'abord une joie qui fait plaisir à voir, mais après huit épisodes, installée dans l'avion, elle laisse ressortir son caractère dominant. Résultat : après l'attente d'un changement ou de retrouvailles avec sa vraie personnalité, on se retrouve au point de départ, et l'évolution attendue est de zéro.

Hassan, victime sympathique, menteur attachant, refait lui aussi marche arrière puisqu'il se retrouve à nouveau dans un bordel amoureux, mêlant trois femmes et l'obligeant à faire ressurgir sa mythomanie lassante. Assez barbant ! L'aspect général du personnage en devient moins attrayant.

Le constat est le même pour FX parce que son égoïsme amusant se transforme en nombrilisme irritant. J'avoue avoir beaucoup ri au moment de sa rupture avec Sonia Rolland. Mais en dehors de cela, son attitude face à ses patients (étant donné qu'il est devenu psy en l'espace d'une année) n'a franchement rien de plaisant.

Mano, comme tous les autres personnages - mais tout de même plus spécialement lui - a suscité mon intérêt lors des deux premiers épisodes. Personnage qui avait le moins retenu mon attention pendant la première saison et qui alors a pris ses marques. Malheureusement pour lui (et pour nous), ses différentes intrigues liées à sa famille, sa profession ou à son amour avec l'inutile Maïke, ne tiennent pas vraiment la route au fil du temps.

Au contraire de Vince dont le chemin est parfaitement établi. On le découvre sous antidépresseurs et son objectif est d'en sortir. Nous nous retrouvons donc avec un personnage déprimé. Situation qui, peu importe la série ou le film, m'emmerde toujours prodigieusement.

Enfin, la grosse erreur de cette deuxième saison aura été les changements apportés aux personnages secondaires, ainsi que l'ajout de nouveaux rôles. Je pense ne pas me tromper en affirmant que ni le père d'FX et les problèmes calamiteux qui l'obsèdent ni l'enfant muet mis dans les bras de Vince ou encore les nouveaux amis voisins insupportables d'FX et surtout la réellement détestable et tête à claques Clothilde en cloque, n'ont occasionné un renouveau ou un intérêt scénaristique dépassant une blagounette facile, perdue au milieu d'un épisode.

Les Invincibles, aux débuts si prometteurs, sont, il faut relativiser, loin de s'effondrer pour cette seconde saison, mais devront, à mon sens, mettre un point d'honneur à surprendre les téléspectateurs dans une, je l'espère, saison 3.


Note de la saison : 14/20

mardi 30 novembre 2010

Les Invincibles

Saison 1


Si pour beaucoup les séries françaises rappellent des productions plus ou moins obscures, telles que Maguy, Premiers baisers, voire Marc et Sophie, ces dernières années, l'évolution tant attendue semble enclenchée. En effet, les succès d'estime de programmes - comme Braquo, Pigalle la nuit ou encore Engrenages - démontrent qu'en France, il n'est pas uniquement question de Mouss Diouf, d'un mistral bien trop euphorique ou d'un ange gardien nain, certes magique, mais fort niais.

Mon parcours télévisuel avec les séries bien de chez nous s'est, à quelques exceptions près, arrêtée avec le fin du Club Dorothée. Lors de nuits bien trop blanches, j'ai cela dit pris plaisir à suivre les rediffusions d'Hélène, Johanna, Cri-Cri et compagnie, mais arrivé un moment, il faut se ressaisir. Les Invincibles produite pour la chaîne ARTE ne déroge pas à cette bonne nouvelle règle. Elle sait conjuguer efficacité, originalité et surtout qualité. Elle met en scène quatre comédiens de talent interprétant des rôles intelligemment écrits : FX (Benjamin Bellecour), Vince (Cédric Ben Abdallah), Hassan (Jonathan Cohen) et Mano (Jean-Michel Portal). Agrémentant ce casting de choix, peut-être pour vendre davantage la série, deux têtes connues du grand public y sont ajoutées : Gisèle (Clémentine Célarié), toute nouvelle belle-mère d'FX et Zoé (Lou Doillon), future ex de Mano.

L'histoire : Emmené par FX, le quatuor proclame le changement. Trentenaires, fuyant les engagements et la routine, une charte symbolique est alors établie. Composée de règles parfois drastiques, parfois légères, relevant souvent du défi, elle dirige en tous les cas le quotidien de nos héros. Symbole d'appartenance ultime : chacun d'entre eux se voit affublé d'une énorme montre bleue. Mises au poignet, elles cèlent le pacte et donnent un point de départ à leurs objectifs communs. Si l'on exclut les mini paris, souvent blagues, la priorité pour chacun des personnages est l'indépendance. La décision est donc prise : au cours du premier épisode, qu'elles soient longues ou courtes, sympathiques ou au contraire étouffantes, quand la montre retentit, les relations sont stoppées net et les filles qui partagent leurs vies – sans explication aucune - se retrouvent larguées.

Deux éléments atypiques sont ajoutés à la construction des épisodes. D'une part, comme dans Fais pas ci, fais pas ça ou encore dans la très bonne Modern family, les protagonistes s'adressent à une caméra et se confient à un journaliste. Si les mini-interviews – en groupe ou en solo – ponctuent chaque épisode, à aucun moment il n'est question d'une équipe de télévision qui les suivrait au cours de leurs journées. Certes sans incidence sur le scénario, nous sommes amenés à nous poser les questions de la provenance de ce reportage, de son organisation et de son but. Aucune réponse ne nous sera apportée. D'autre part, au travers d'Hassan, fan de B.D. et autres mangas, la série joue d'originalité dès son générique puisque nos quatre héros deviennent super héros animés. En parallèle de leurs vies, ces séquences illustrent métaphoriquement leurs déboires en les confrontant à de terribles monstres. Si cet élément et comme annoncé original, il est, il faut l'avouer, en ce qui me concerne, plutôt inutile. En effet, jamais drôle, jamais intéressant et n'apportant aucune information supplémentaire, nous pouvons nous réjouir de leur nombre peu important. Il est à supposer que les fans de comics s'y retrouveront davantage.

Pour ce qui est des personnages en eux-mêmes, FX, chef de bande, étudiant en psychologie, chef scout à ses heures, vivant dans la maison familiale auprès de son père Alain (François Dunoyer) fréquentant depuis peu la libérée Gisèle. Libérée – euphémisme – étant donné que très vite, cette dernière s'envoie FX. S'ensuivent des rapports familiaux houleux, la révélation malheureuse de la trahison, l'éclatement du trio, les retrouvailles manquées, les tentatives de pardon et finalement la recomposition du couple et de la relation filiale. Etant un des fils rouges de cette première saison, FX a droit a une seconde histoire importante puisqu'il quitte Meïke (Brigitte Bémol) qui, peut-être par vengeance, aura une aventure avec Mano. Benjamin Belcourt campe ce personnage adulescent, déterminé, fédérateur, un peu naïf et attachant avec une grande justesse.

Mano, artiste de la bande est chanteur lead d'un groupe de rock, ce qui lui donne accès à de nombreuses aventures auprès de ses groupies. Il est également employé d'une boutique de musique. L'esprit de tribu clairement ancré, il s'apprête en début de saison à larguer Zoé. L'herbe coupée sous le pied, la jeune fille prend les devants et le quitte. Sentimental ou manipulateur, il est alors difficile à cerner. Essayant dans le dos de ses potes – car contraire au règlement – de la récupérer, celle-ci finira par y concéder. Dans une scène mémorable, après coucheries, elle est de retour, camion de déménagement blindé devant la porte de l'immeuble, prête à emménager, Mano tient alors sa revanche et lui lance un « Je te quitte ». L'ayant ridiculisée, il peut se consacrer à son nouveau coup de cœur qui n'est autre que Meïke. Le statut d'ex-copine de l'un de ses meilleurs amis conduira le groupe dans une crise existentielle. Pardonner ? Concéder ? Accepter ? Eliminer ? Ces différentes options n'auront guère le temps d'être envisagées puisque Meïke le quittera. En fin de saison, une seconde histoire plutôt bancale lui tombe dessus : son père serait David Bowie. Jean-Michel Portal, juste, sympathique et rigolo demeure malgré tout le personnage scénaristiquement en dessous des trois autres.

Vince, autre très bon personnage de la série, annonce la couleur dès sa première scène importante. En effet, sa petite amie en deuil depuis deux minutes ne provoque en rien son indulgence parce qu'à cet instant précis, la montre retentit et alors que les condoléances se distribuent, Vince, lui, quitte sa femme, pourtant déjà en pleurs. Scène d'humour noir délicieuse ! Suite à cela, Vince peut laisser libre cours à sa dualité. Présentant bien en société, sympathique, aimable, quand vient la nuit, il laisse s'échapper ses différentes envies et pulsions sexuelles : engageant des prostituées, baisant à trois, participant à des soirées échangistes très drôles. Il tentera l'expérience de l'homosexualité avec Marc (Lannick Gautry, dont j'avais fait la connaissance dans la très bonne comédie « Nos jours heureux »). En fin de saison, après de multiples relations, Vince, peut-être encore attaché à son ex, ne trouve pas sa voie. Cédric Ben Abdallah déploie ses multiples facettes avec naturel et humour.

Enfin, Hassan deviendra peu à peu le personnage le plus important de la série. Son histoire d'amour tumultueuse avec Cathy (Marie-Eve Perron) se développera tout au long de la saison et en sera le final ! Dès la mise en marge du plan de départ, Hassan peine à s'affirmer. Il est en effet incapable d'avoir le dessus sur sa femme détentrice du pouvoir absolu au sein de leur foyer. Cathy crie, hurle, dirige, impose, dicte et ne laisse aucune place à Hassan pour quelque décision que ce soit. Après la tentative vaine de séparation, celle-ci empêche Hassan de voir sa bande de potes, qui selon elle, le manipule et l'influence. Les différentes faiblesses de caractère d'Hassan se transforment en réels problèmes psychlogiques puisque celui-ci en vient à mener une double vie permanente. D'un côté, il fait croire à FX, Vince et Mano qu'il est célibataire, qu'il a des aventures, loue même un appartement; organise un faux déménagement. Et de l'autre côté, il prépare son maraige avec une femme qui le domine et l'épuise. Ses seuls moments de quiétude proviennent des somnifères qui endorment l'excitée. Parallèlement, il couche avec la psy qui lui est imposée au travail. Celle-ci finira par lui annoncer la naissance prochaine de leur enfant. Hassan s'adapte et s'invente donc une troisième personnalité. Jonathan Cohen incarne ce mec paumé pour qui il est impossible de dire « non » ou de prendre la moindre initiative à la perfection. Le rôle extravagant, extraverti, dynamique, impulsif et parfois tendre de sa femme, agrémenté par les interventions comiques de sa famille tout aussi barjo, en font un regroupement d'acteurs doués et drôles, apportant chacun leur très bonne touche.

Mauvais point : le dernier épisode est clairement en dessous du niveau général de la série. Le mariage est trop long. On attendait la bombe d'Hassan, le résultat n'est pas à la hauteur de l'excitation qui montait, certes il quitte Cathy mais la grande scène de révélations n'arrive jamais, dommage. Ce qu'on peut en tirer c'est que, même s'ils ont avancé, aucun des 4 n'a trouvé son chemin. S'ils ont appris des choses, il reste de la matière pour des saisons supplémentaires, d'autant plus que les quatres amis n'en sont plus...

En conclusion, cet excellent casting, cette histoire aboutie et surtout la cohésion des quatre acteurs principaux interagissant presque naturellement entre eux en font une série qui met réellement de bonne humeur et vous fait passer d'agréables moments. Découvrez-la rapidement car la saison deux débarquera sur nos écrans, début 2011. Vivement !


16/20