Voyons les quelques « j'aime » et les bien trop nombreux « j'aime pas » de la coqueluche de TF1.

Nous allons aller au plus simple avec cette saison 1 du Mentalist.
Teresa Lisbon dirige le CBI pour élucider les meurtres et autres crimes de sang en Californie. Elle est, dès le premier épisode, rejointe par un mentaliste, Patrick Jane. Ce dernier excelle en manipulation, exerce l'hypnose et son don lui permet de résoudre assez rapidement les énigmes les plus compliquées. Cette légère touche d'originalité distingue «The Mentalist» de toutes les séries policières s'incrustant sur notre petit écran depuis les années 80. Autre caractéristique, tranchant avec ce que l'on connaissait de la plupart des feuilletons américains du genre, un fil rouge est intégré à l'histoire. En effet, le héros Patrick Jane, qui utilisait jadis son pouvoir en se faisant passer pour un médium, s'était moqué publiquement d'un tueur en série : John Le Rouge. Pour se venger, celui-ci assassina sa femme et sa fille. Jamais capturé, les crimes de ce dernier ponctuent la saison. Son signe distinctif : à chacun de ses meurtres, il dessine un smiley sur un des murs entourant sa nouvelle victime. Ayant réellement du mal à suivre uniquement les histoires indépendantes de meurtres à l'heure où Les Experts et autres dérivés envahissent les écrans depuis 10 ans, il était primordial pour moi d'y ajouter les super-facultés du mentaliste, ainsi que ce passé douloureux entraînant une soif de vengeance intéressante. Robin Tunney, qui incarne Teresa Lisbon, m'avait convaincu dans la première saison de Prison Break, et je garde un souvenir ému et prépubère de son rôle de sorcière dans The Craft. Simon Baker, star de la série, m'a marqué dans une période tout aussi juvénile, puisqu'il a été l'un des professeurs niqueurs de Rose dans la célèbre Hartley Coeurs à Vif. Le duo a du métier et suffisamment de charme pour tirer la série vers le haut.
Tirer vers le haut, certes ; la faire décoller, certainement pas. Oui, les aptitudes de Patrick ne sont pas communes mais elles représentent finalement une mode qui commence à me taper sur les nerfs. Pour apporter de la nouveauté, les scénaristes américains ont décidé que leurs enquêteurs se devaient d'avoir un plus, un signe distinctif. Ainsi, dans Monk, Medium, Ghost Whipserer, Shark, Castle, Burn Notice, Lie to me, Enquêteur malgré lui, The Closer etc., le héros enquêteur du jour, s'il n'est pas forcément «magique», est toujours affublé d'une particularité forte de caractère. Le temps de Rick Hunter et Hooker est clairement révolu, mais l'overdose est néanmoins très proche tant les schémas se répètent. Dans «The Mentalist» en particulier, chaque épisode est identique au précédent : crime ; arrivée de Lisbon et de son équipe qui interrogent et rassemblent les preuves les plus évidentes ; Patrick, lui, reste silencieux, observe et se met à poser quelques questions qui semblent saugrenues, mais qui révéleront la vérité en fin d'épisode. Je dois dire qui si j'aime assez l'acteur, ses mimiques, la façon dont il peut balancer des crasses et parfois son attitude d'enfant, la répétition systématique de cette même manière de faire devient exaspérante.
J'ai évoqué plus haut «L'équipe», parlons-en de cette équipe ! Dire que les mulets de Navarro ou de Julie Lescaut sont des excentriques par rapport à ceux du CBI est un euphémisme. Possédant chacun le charisme d'une moule, les agents Cho, Rigsby et Van Pelt sont d'une inutilité affligeante. Véritable pièce rapportée, j'ai beau chercher, je ne leur trouve aucune qualité, aucun humour, aucun esprit. Pompon du pompon : ils ont tous les trois hérité des pires stylistes d'Hollywood. Leurs scènes ne font que rallonger les épisodes qui peinent toujours plus à se terminer.
Les enquêtes en elles-mêmes ont malheureusement très peu d'originalité et sont à des millénaires des scénarios palpitants que peut proposer Esprits Criminels. Je n'en retiens aucune d'intéressante : il s'agit toujours d'une personne tuant une autre personne par cupidité, jalousie ou accident, prenant bien soin de toujours changer le milieu du crime. Les séries télé, qui s'étaient tellement envolées au début des années 2000, sont en pleine régression. Car ce qui apportait la nouveauté, à savoir ce fameux John Le Rouge, ne prend finalement guère de place. Tellement peu de place que lorsque le season final arrive enfin et que le tueur en série refait surface... franchement ? On s'en fout !
Il va être très difficile pour moi de trouver la motivation de continuer cette série dont l'originalité du pitch ne semble être que poudre aux yeux.

Note de la saison : 9/20