jeudi 5 juillet 2012

Weeds – Un retour décevant ?

Saison 8, épisode 1
  
! Attention spoilers ! Ce billet dévoile des éléments de l'intrigue !


Nous avions quitté les Botwin sur un cliffhanger assez fou, puisqu'en pleine accalmie, alors qu'elle déjeune en famille, il semblait bien que Nancy se faisait tirer dessus...

En effet, pas de mauvaise blague scénaristique, la cible est bel et bien atteinte. La panique est alors comme toujours dans Weeds atténuée par l'humour et le sarcasme. Nancy, recouverte de sang au milieu de son jardin est touchée à la tête mais parle, rit et divague. C'est drôle mais déconcertant, aussi. Dans l'ambulance, l'héroïne finit par fermer les yeux et se taire...

Commencent alors l'attente portant sur son état de santé et sur la fameuse identité du sniper. Cette salle d'attente n'est pas franchement à la hauteur. A tour de rôle, des voisins retraités posent des questions, Shane et Silas établissent la longue liste de suspects potentiels , Doug, en porc qu'il est, tripote les seins de Nancy, toujours plongée dans le comas (classe !), Jil et Andy s'envoient en l'air avant que ce dernier ne se confie à un rabbin dans un dialogue franchement lourd portant sur la religion...

Heureusement, dans les dernières minutes de l'épisode, la réponse attendue arrive : qui a tiré sur Nancy ? Il s'agit bien d'un ennemi du passé mais un ennemi insoupçonné, un de ceux que l'on pourrait qualifier de dommage collatéral au parcours de la dealeuse d'Agrestic : le fils de Peter, l'agent de la DEA que Nancy avait épousé en saison 2 pour couvrir ses secrets et qui avait été tué. Les quelques secondes de flashbacks nous rappellent le désespoir de l'enfant qui avait perdu son père. Le choix du vengeur est bon car on ne s’y attendait pas et c’est agréable d’être surpris avec un acteur connu enfant, aujourd’hui ado rancunier et donc transformé. On imagine le parcours, on le comprend et l’histoire tient la route.

En conclusion, nous avons eu notre réponse attendue, mais le reste, pour le season premiere d’une ultime saison - d’autant que l’héroïne principale est tout de même à moitié morte - aurait dû être d’un niveau bien plus haut. L’excitation était pourtant là et le nouveau générique-bilan sur fond de « Little boxes » laissait présager le top du top. Au final, on est content de les retrouver, mais c’est déjà tout. La saison peut encore réserver du mieux, car ce 8X1 ne laisse aucun indice quant à la suite. Espérons que les scénaristes, eux, savent vers quoi ils se dirigent… Les Botwin le méritent ! 

12,5/20

mercredi 4 juillet 2012

The Newsroom - Pilote

Pas de spoilers ! Ce billet ne dévoile aucun élément de l'intrigue !


Aaron Sorkin, à qui l'on doit entre autres A la maison blanche mais aussi l'écriture de films aussi jubilatoires que The Social Network ou Le Stratège, propose en cet été 2012 de nous faire entrer dans les coulisses d'un journal télévisé.

Comme je n'ai jamais vu A la maison blanche (mais l'intégrale DVD trône), je ne peux comparer ou du moins aligner la série aux créations cinématographiques de Sorkin. Pour ce que j'en ai vu, le réalisateur nous invite à regarder par le trou de la serrure et ça fonctionne ! Dans ses œuvres, c'est notre curiosité qui est appâtée. Tout à coup, nous avons accès à ce qu'il se passe derrière le rideau, nous avons le droit d'écouter et de voir ce qu'on ne nous montre jamais : les décisions politiques et secrètes du président des Etats-Unis, l'élaboration d'un réseau social mondial révolutionnaire, la mise en place d'une tactique sportive triomphante liée aux mathématiques... et aujourd'hui, dans The Newsroom, on entre dans une rédaction sous haute tension. Attention, s'il est question de curiosité, elle est mêlée à la fascination car les personnages que nous suivons chez Sorkin ont ce point commun : ils ont au mieux un destin incroyable, au pire une intelligence au-dessus de la moyenne. Cette fascination est alors souvent multipliée par la grande exposition publique de ces hommes et femmes. Suivre des personnalités d'exception dans un cadre dynamique et stressant serait le fil d'Ariane qui réunirait les différents scénarios de l'auteur.

Si d'habitude les médias face à un empire ont toujours tenu un rôle important parce qu'ils apportaient l'opposition attendue et la critique en tant que masse extérieure mettant des bâtons dans les roues d'une stratégie que nous suivions alors uniquement du côté des politiques, des inventeurs, des coachs sportifs, des créateurs et qui peinaient justement à éviter ces pièges médiatiques, Sorkin retourne désormais le jeu et nous positionne du côté de ceux qui réalisent l'actualité, qui la choisissent, la dénoncent, la dissimulent ou la critiquent. Le parcours est logique et excitant.

Au niveau de ce 1X1, on entre donc en immersion mais la machine est loin d'être huilée comme elle devrait. Au contraire. Le présentateur vedette, Will McAvoy (incarné par le très bon Jeff Daniels) est en pleine controverse suite à des propos tenus en direct remettant en cause le rêve américain. Alors que son équipe a déserté, il se voit attribuer une nouvelle productrice exécutive, Mackenzie MacHale (interprétée par la non moins talentueuse Emily Mortimer) avec laquelle il a passé commun et tumultueux...

L'urgence est omniprésente, l'excitation monte, des décisions à la portée mondiale sont prises, les dialogues fusent et l'antenne est là. Moins réaliste que dans  la vraie organisation journalistique télévisuelle où malgré les états de crise, j'imagine qu'une rédaction travaille légèrement moins « à l'arrache », le résultat est tout de même assez captivant. Prenant, ça ne fait aucun doute, pour peu qu'on adore l'univers de la télévision.

Enfin, bon à savoir : du côté coulisses des coulisses, aux States, la série fait quelques remous. Je ne veux pas prendre le rôle du benêt révolutionnaire au rabais, mais j'ai du mal à penser que les critiques ne sont pas juste émises par des Américains un brun trop chauvins et un peu trop habitués à être vendus comme étant la nation la plus irréprochable qui soit.



The Newsroom a tout d'une grande série en devenir ! Vivement la suite !

17/20

mardi 3 juillet 2012

Girls - Saison 1

Pas de spoilers ! Ce billet ne dévoile aucun élément de l'intrigue ! 

Girls, créée et interprétée par Lena Dunham a déjà fait couler beaucoup d'encre. Il était temps que je participe à la mouvance !

Mouvance méritée par la qualité assez folle de ce qu'on nous propose. Mouvance lourdingue quand il s'agit de polémiquer entre autres sur le manque de diversité raciale à l'image. Vos gueules !

Mais, commençons par le commencement. Synopsis :

Girls est une série qui suit la vie d'un groupe d'amies ayant la vingtaine et qui vivent leur vie à New York. Les principaux aspects du personnage principal ont été inspirés par certaines expériences de Dunham.

Très bien. A ce moment, on peut se dire que Sex and the City a pondu une copie ou qu'on proposera la série à notre petite cousine de 13 ans, qui adore les chevaux et/ou les poneys et qui n'écoute certainement plus Justin Bieber, depuis, genre 6 à 8 mois facile quoi ! Ce serait bien con et ce serait zapper un élément essentiel, parce que déjà, l'histoire nous est envoyée depuis la planète HBO et ensuite, la série nous est envoyée depuis la planète HBO ! Oui, deux fois. Game of thrones, née sur cette même chaîne, nous a montré qu'un cheval et/ou un poney d'HBO, on ne le coiffe pas, on lui coupe la tête. Je m'égare avec ces histoires d'équitation adolescente. Le but est de vous montrer, si vous ne connaissez pas Girls et que vous n'êtes vous-même pas une Girl de la life : Non, Girls n'est pas cul-cul, vous pouvez regarder !

Anti-gnangnan, au contraire, vous serez servis. Girls a tout dans cette première saison, si distribuée correctement pour devenir emblématique et réunir une génération. Nous. Vous savez ces jeunes qui, bientôt, entreront moins dans cette appellation de « jeunes », mais qui continuent de s'asseoir par terre, en grandissant à reculons, à un âge où nos parents, eux, avaient déjà 150 ans d'expérience professionnelle et à un âge où nos grands-parents avaient, eux, déjà 150 enfants et essayaient de survivre entre deux guerres. Facebook et l'Iphone étaient placés plus bas dans leurs priorités de vie... Enfin, je suppute.

Heureusement, pas de drames dans Girls. Enfin si, nos drames à nous : les amitiés bancales, les prises de tête, les galères avec les parents, le flou artistique au niveau professionnel et l'amour bien sûr. L'amour en fond mais le sexe au premier plan. L'une est vierge à 22 ans, l'autre s'emmerde dans son couple mais ne veut pas rompre parce que c'est comme ça, on le sait bien, et notre héroïne, elle, a un copain de sexe. S'il y a bien une expression que nos grands-parents de récession, auraient encore moins compris que « follow moi », c'est bien le « copain de sexe ». Et pourtant, on est comme ça, aujourd'hui, on ne s'engage plus mais on doit quand même baiser. C'est plutôt cool qu'une série raconte tout ça, non ? Ce qui est génial, et même si j'adore Skins, c'est que le réalisme est toujours présent, mais on ne se retrouve ni dans une fête permanente ni au contraire dans un documentaire un peu chiant. On y voit pas mal notre jeunesse encore proche avec la dose d'humour et de péripéties qu'il faut pour nous distraire dans une première saison franchement épatante, intelligente, provocante et drôle, drôle, drôle! 


Faites par et pour des gens comme « nous », regardez Girls !

17/20