mercredi 4 juillet 2012

The Newsroom - Pilote

Pas de spoilers ! Ce billet ne dévoile aucun élément de l'intrigue !


Aaron Sorkin, à qui l'on doit entre autres A la maison blanche mais aussi l'écriture de films aussi jubilatoires que The Social Network ou Le Stratège, propose en cet été 2012 de nous faire entrer dans les coulisses d'un journal télévisé.

Comme je n'ai jamais vu A la maison blanche (mais l'intégrale DVD trône), je ne peux comparer ou du moins aligner la série aux créations cinématographiques de Sorkin. Pour ce que j'en ai vu, le réalisateur nous invite à regarder par le trou de la serrure et ça fonctionne ! Dans ses œuvres, c'est notre curiosité qui est appâtée. Tout à coup, nous avons accès à ce qu'il se passe derrière le rideau, nous avons le droit d'écouter et de voir ce qu'on ne nous montre jamais : les décisions politiques et secrètes du président des Etats-Unis, l'élaboration d'un réseau social mondial révolutionnaire, la mise en place d'une tactique sportive triomphante liée aux mathématiques... et aujourd'hui, dans The Newsroom, on entre dans une rédaction sous haute tension. Attention, s'il est question de curiosité, elle est mêlée à la fascination car les personnages que nous suivons chez Sorkin ont ce point commun : ils ont au mieux un destin incroyable, au pire une intelligence au-dessus de la moyenne. Cette fascination est alors souvent multipliée par la grande exposition publique de ces hommes et femmes. Suivre des personnalités d'exception dans un cadre dynamique et stressant serait le fil d'Ariane qui réunirait les différents scénarios de l'auteur.

Si d'habitude les médias face à un empire ont toujours tenu un rôle important parce qu'ils apportaient l'opposition attendue et la critique en tant que masse extérieure mettant des bâtons dans les roues d'une stratégie que nous suivions alors uniquement du côté des politiques, des inventeurs, des coachs sportifs, des créateurs et qui peinaient justement à éviter ces pièges médiatiques, Sorkin retourne désormais le jeu et nous positionne du côté de ceux qui réalisent l'actualité, qui la choisissent, la dénoncent, la dissimulent ou la critiquent. Le parcours est logique et excitant.

Au niveau de ce 1X1, on entre donc en immersion mais la machine est loin d'être huilée comme elle devrait. Au contraire. Le présentateur vedette, Will McAvoy (incarné par le très bon Jeff Daniels) est en pleine controverse suite à des propos tenus en direct remettant en cause le rêve américain. Alors que son équipe a déserté, il se voit attribuer une nouvelle productrice exécutive, Mackenzie MacHale (interprétée par la non moins talentueuse Emily Mortimer) avec laquelle il a passé commun et tumultueux...

L'urgence est omniprésente, l'excitation monte, des décisions à la portée mondiale sont prises, les dialogues fusent et l'antenne est là. Moins réaliste que dans  la vraie organisation journalistique télévisuelle où malgré les états de crise, j'imagine qu'une rédaction travaille légèrement moins « à l'arrache », le résultat est tout de même assez captivant. Prenant, ça ne fait aucun doute, pour peu qu'on adore l'univers de la télévision.

Enfin, bon à savoir : du côté coulisses des coulisses, aux States, la série fait quelques remous. Je ne veux pas prendre le rôle du benêt révolutionnaire au rabais, mais j'ai du mal à penser que les critiques ne sont pas juste émises par des Américains un brun trop chauvins et un peu trop habitués à être vendus comme étant la nation la plus irréprochable qui soit.



The Newsroom a tout d'une grande série en devenir ! Vivement la suite !

17/20

2 commentaires:

popa a dit…

Je suis un peu rebuté par le concept d'A la maison blanche, qui montre les coulisses de la politique.. tous ces rouages décortiqués et complexes, ça ne m'a jamais trop attiré. En revanche, calqué sur l'univers de la télévision, pourquoi pas ? J'attends de voir si tu publies d'autres articles sur cette série pour voir si ton enthousiasme continue.
Que tu écris bien, en tout cas, Fil d'Ariane.

fankomette a dit…

Comme d'habitude je lis pas assez ce blog et j'arrive après la guerre..le truc c'est que moi les nouveaux noms j'aime bien..donc newsroom a traversé ma rétine tout récemment car c'est un nom plutôt sympatoche.(les synopsis me font vomir donc ma méthode marche bien sur mes aprioris boulangiens!)
J'ai pris une claque déjà bien violente d'entrée,car ça s'auto casse pas mal du god bless et du coup j'ai accroché direct(moi anti amerlocs?mais non j'aime leurs series^^)..le reste du pilote monte en intensité et m'a vraiment fais palpiter du JT..des personnages rapidement attachants,des cons qui peuvent mourir bien vite,le tout très bien interprété...donc j'espère que le niveau restera pour la suite..a suivre donc :)