jeudi 12 janvier 2012

Episodes

L’un des papas de la meilleure sitcom de tous les temps Friends nous fait un cadeau exceptionnel en créant Episodes.


En effet, David Crane a eu l’idée géniale d’inventer une fiction autour d’un personnage réel, celui de Matt Leblanc. Lisa Kudrow avait, il y a quelques années, obtenu un rôle tout aussi particulier dans The Comeback. Ancienne star du petit écran, elle était devenue l’actrice has been suivie 24h/24 par des caméras de télé réalité. L’essai avait été plus que concluant, à mon goût même extraordinaire, mais malheureusement stoppé au bout d’une seule saison.

Si Episodes n’atteint pas encore ce niveau d’excellence, cette très bonne comédie à la fois fraîche et forcément légèrement nostalgique a d’ores et déjà obtenu une saison 2, ainsi que l’appui de la critique et du public.

Durant sept épisodes, nous retrouvons donc Matt Leblanc, star mondiale depuis son rôle de Joey dans Friends, mais qui peine doucettement à retrouver de nouveaux rôles. Comme dans The Comeback, un pilote de nouvelle série est tourné et on entre dans les coulisses de la télévision, ce qui est pour ma part toujours agréable. Une bonne dose d’humour anglais est introduit et la mayonnaise prend sacrément bien au travers de deux acteurs qui m’étaient inconnus - Stephen Mangan et Tamsin Greig interprétant respectivement Sean et Beverly Lincoln. Ils incarnent un couple de scénaristes dont le succès grandissant en Angleterre a intéressé le producteur hollywoodien Merc Lapidus, un bonhomme avide de fric et de sexe et dont les vannes malheureuses sur sa femme aveugle nous arrivent honteusement efficaces.

Nos chers Anglais aux habitudes déjà si différentes sont vite décontenancés face à la tournure que prend ce qui devait être l’adaptation de leur série à succès. Le héros principal qui devait être un homme fin et cultivé est transformé en professeur de sport et l’amour impossible de sa vie devient une jeune chaudasse blonde qui finira bien sûr par se faire sauter. S’accrochant malgré tout à l’éventuel aboutissement, Beverly et Sean surtout, font des concessions et tentent de s’adapter.

Le plus intéressant dans Episodes et le plus drôle est le mélange des trois acteurs principaux. Si Matt et Sean deviennent copains comme cochons, Beverly se retrouve très régulièrement en opposition et en conflit avec son mari, mais surtout avec Matt bien trop sûr de lui, prétentieux et à l’origine de tous ces changements handicapants apportés à la série.

S’il fallait parler d’un méga bonus, il s’agit ici bien sûr du formidable Matt Leblanc qui a osé relever le défi plutôt osé d’interpréter un personnage non seulement proche de sa propre vie mais accentuant surtout des défauts tout à fait crédibles pour un personnage public. Pari réussi car Matt prouve dans un premier temps son autodérision, mais aussi l’étendue de son talent, car il faut bien admettre que sa bonne tête crève littéralement l’écran. Et enfin et surtout quel énorme plaisir pour les anciens téléspectateurs fans assidus de Friends d’avoir si régulièrement des références faites à ce programme si culte. La proximité de cette vie inventée et de la réalité nous fabrique des scènes drôles et presque excitantes. Matt Leblanc, abordé toutes les cinq secondes en tant que Joey, n’hésite pas à calmer quelques tensions de son quotidien en utilisant son célèbre « How’re doin ‘ ? », ce qui en devient presque orgasmique.

En conclusion, sans vous révéler les événements importants et chaotiques se déroulant dans les derniers instants de cette première saison, il est certain que ce coup de pied au cul du scénario devrait aboutir sur une saison 2 encore meilleure. Elle a été trop courte, mais quel plaisir !


16/20

2 commentaires:

Le Dav' a dit…

Je vais me visualiser cette saison bientôt et j'en donnerais mon avis (tout petit je pense, je ne suis pas fait pour les longs articles :)

popa a dit…

Ca donne envie ! J'ignorais le retour de Matt Leblanc dans son propre rôle, on en entend pas parler en France pour le moment. L'avis de Time Better sur facebook est très tranchant. Même s'il ne faut pas se fier à cette personne, ça refroidit un peu quand même.