mardi 1 novembre 2011

Brothers and Sisters

Saisons 1 et 2.


Alors qu’il y a des années, j’avais visionné le début de Brothers and Sisters, la multitude de choix qui s’offrait à moi avait éclipsé les aventures pourtant sympathiques de la famille Walker. Ayant bien apprécié la nouveauté Parenthood l’année dernière et celle-ci étant une sorte d’ersatz de sa consœur, 2011 allait être l’année dans laquelle j’allais véritablement me plonger dans Brothers and Sisters.

Dès le premier épisode et avec une réalisation top niveau, le patriarche de cette famille nombreuse décéde d’une crise cardiaque en sombrant au fin fond de sa luxueuse piscine. Sa femme, sa maîtresse, ses deux filles, ses trois fils, son beau-frère, les membres de son entreprise et sa fille illégitime allaient voir leur vie basculer et c’est dans ce tournant que nous faisons connaissance avec chacun des protagonistes en découvrant leurs joies, leurs peines, leurs états d’âme, leurs luttes, et bien sûr leurs relations souvent tumultueuses, toujours intenses, les uns avec les autres.
Sur ces deux premières saisons, admirablement interprétées par un casting dont il faudra vous y faire, on ne répétera jamais assez à quel point il est talentueux, se dessine de grands axes importants. Le principal concerne la mort de William et surtout les conséquences qui en découlent, la découverte de ses nombreux secrets et la horde de conciliation et le choix important qui s’imposeront au monde de la famille. Les autres concernent en général directement une personne en particulier. Tour d’horizon.


Tout d’abord, la star de la série, celle qu’il est du moins sur les jaquettes et qui a dû être un argument de poids pour les producteurs puisque c’est Calista Flockhart qui interprète Kitty (après avoir été le phénomène que l’on connaît avec Ally McBeal). Moins délurée que dans sa série d’avocats, elle n’en est, dans un premier temps, pas plus heureuse. Dans les débuts, en conflit avec sa mère, endeuillée pour un père qu’elle aimait profondément, se délestant rapidement d’un petit ami incompatible, en grande réorientation professionnelle, elle finit par trouver son bonheur auprès de Robert McCallister, candidat à la présidentielle des Etats-Unis. Rien que ça. Ce statut public ne se fera pas sans embûches pour notre tout nouveau couple. Mais Rob Lowe incarne un binôme tout à fait crédible, franchement charismatique et apaisera sa moitié à bien des occasions – lorsqu’en retour celle-ci lui témoigne un soutien sans limites. Un couple phare comme on les aime. En saison 2, malgré l’échec à l’investiture, ils restent soudés, se marient et prévoient d’adopter. Si j’aime beaucoup les coulisses politiques qu’offre cet aspect de la série, ce que j’ai préféré chez Kitty sont les moments où elle replonge dans le drame du 11 septembre qu’elle a vécu aux abords des deux tours. L’émotion est énorme, le jeu parfait.


Autre star, mondialement moins exposée, mais encore une fois grande actrice qui porte littéralement ses scènes dans un rôle bien différent de celui de maîtresse torturée dans Six Feet Under, Rachel Griffiths. Elle interprète Sarah, choisie sur le testament de son père pour reprendre l’entreprise familiale Ojai Foods. Se battant pour allier sa vie de femme, sa vie de mère de famille et son nouveau poste à responsabilités, elle témoigne d’une véritable force et d’une détermination sans failles. Elle doit rapidement, comme souvent, quand on a affaire à des femmes de poigne, faire face à un mari – éternel adolescent, joueur de guitare – Joe, heureusement vite évincé. La jeune femme est loin d’avoir la langue dans sa poche et n’hésite pas à entrer en confrontation avec ceux qu’elle juge – souvent habilement d’ailleurs – irresponsables, manipulateurs ou en opposition avec les siens.


Nous avons ensuite un trio de frères différents, mais dont deux sur trois sont intéressants, riches en subtilité et en profondeur. Justin (Dave Annable), tout d’abord, le petit dernier, le chouchou de la famille qui a combattu en Irak pour prouver de quoi il était capable. Ce sujet sera un thème récurrent quant à l’implication que cet engagement patriote a engendré. Ne revenant pas indemne du champ de bataille, Justin, déjà disposé aux conneries, plonge dans l’addiction de la drogue à deux reprises. Il sera alors le pont central d’une famille où chacun à sa manière tend la main ou se révolte, console ou provoque, mais indéfectiblement prouve que tous sont concernés et vivent ces situations de guerre, d’overdose ou de sevrage avec les tripes. Sur deux saisons, les histoires de Justin ont brassé beaucoup d’émotion. A l’opposé, mais qui n’empêche nullement d’être complice avec son petit frère et d’autres membres de la famille : Kevin (Matthew Rhys). Kevin est gay, a mis du temps à s’assumer en public malgré, mais aussi parce que, cet entourage à la bonté oppressante l’a rendu réservé en matière de sentiments. A côté de cela, ses sarcasmes, sa franchise et son côté pipelette en font un des personnages les plus agréables de la série. Il passera ces deux premières saisons à hésiter entre Jason - frère du sénateur – et Scotty (Luke Macfarlane) – un cuisinier guilleret dirons-nous et attachant. C’est ce dernier qui finira par devenir son époux. Enfin, Tommy (Balthazar Getty), brave type, loin d’être agaçant, vivant également dans la pagaille générale de la famille Walker, traversant même le drame horrible de la mort d’un de ses enfants, tentant de se relever avec son épouse d’un adultère et d’une liaison avec sa secrétaire - évidemment étalé sur la place publique – souffrant de sa stérilité et gérant avec la maîtresse de son père, Holly (Patricia Wettig), la nouvelle société des vignobles, il est au vu de cette liste conséquente d’événements complètement impliqué dans le feuilleton et j’étais aussi satisfait à l’idée de retrouver cet acteur qui avait rejoint la dernière – plutôt mauvaise - saison d’Alias mais est-ce par manque d’une dose de folie ou d’autre chose que dans tous les cas ces histoires sont les moins intéressantes.


Intéressons-nous ensuite au ver qui vient pourrir la pomme : Holly Harper. L’actrice a complètement la gueule de l’emploi. Cette femme débarque dès l’enterrement de William et fait exploser la famille. Elle a été pendant plus de dix-sept ans la maîtresse. Tous doivent alors gérer, en plus du deuil, cette trahison ultime, ce double jeu qui a duré toute une vie. Alors qu’ils aimeraient l’éclipser et on les comprend, la famille Walker va devoir coopérer. Celle-ci intègre avec armes et bagages la société familiale. Les bagages en question sont d’une lourdeur assommante puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle demi-sœur, Rebecca (Emily VanCamp, qui vient d’ailleurs d’obtenir cette année sa propre série : Revenge). Son intégration au sein de cette famille ultra-soudée et en pleine révolution ne se fait pas sans mal. Et en saison 2, alors que les choses commençaient enfin à s’apaiser et à devenir acceptable pour la plupart, une nouvelle bombe éclate : il s’avère en fait que le véritable père de la jeune fille est un certain David, photographe, amant passager et adolescent de Holly. Tout s’apprête alors à être remis en question. Holly, qui vient de gagner des pouvoirs supplémentaires en les sortant d’un gouffre financier, avait obtenu cette position grâce à Rebecca qui, en fin de compte, n’a donc rien à voir avec cette famille. On nous a d’ores et déjà montré que Sarah allait pourrir cette dissimulatrice et souhaitait son éviction plus que jamais. D’autre part, le fameux enfant illégitime qui fait office de pièce rapportée ne sera certes plus la jeune Rebecca, mais un garçon, aucun doute là-dessus, il existe et s’apprête à faire son entrée.


Enfin, impossible d’évoquer cette famille Walker et le casting de Brothers and Sisters sans consacrer un point aussi important que le rôle en question : celui de Nora, la mère de famille, interprétée par Sally Field. Cette toute nouvelle veuve ne peut être qu’éplorée. Elle subit une situation des plus inédites : le deuil et l’infidélité, le tout dans un mouchoir de poche. Au long des deux saisons que j’ai visionnées, j’ai pu voir une femme à la fois forte et fragile, pleine de dimensions qui s’entrechoquent parfois mais qui ont toujours le même vecteur central : l’amour de ses enfants. Sa ligne de conduite dérape parfois mais sa sensibilité, sa force de conviction, ses délires, ses qualités comme ses défauts, ont invariablement une particularité : la sincérité. Nora crie, Nora pleure, Nora critique, Nora répète, Nora juge, mais Nora défend, Nora rit, Nora vit. Nora est très rapidement le porte-drapeau des opprimés et a pour le coup, un rapport tout particulier à Kevin par rapport à sa sexualité ou à Justin et ses addictions. Elle peut être parfois maladroite, mais elle est là. Il faut dire que l’actrice a quelque chose dans les yeux et quelque chose dans sa manière de jouer qui parvient toujours à convaincre, que ce soit dans le rire ou les larmes. C’est aussi à travers elle et la plupart du temps qu’un acteur génial et tellement marquant dans Alias, encore une fois, pour son rôle de Sloane (Ron Rifkin), a fait son retour. Il tient le rôle de Saul qui, après deux saisons, a avancé dans sa vie d’éternel célibataire et fait un coming-out des plus surprenants. Le rapport qu’il entretient avec la famille et en particulier avec sa chère sœur est un atout supplémentaire pour la série.

En conclusion, c’est très simple, si on aime les drama au vu de ces deux premières saisons, il semblerait bien que les disputes et l’amour présents dans Brothers and Sisters en fasse la meilleure du genre.


16/20

4 commentaires:

Slayer a dit…

C parce que ta pas vu les deux dernieres saisons ... Mais sinon c vrai que jappréciais assez cette série aussi ... Des beaux personnages hauts en couleurs a part les pedes qui servent a rien comme souvent dans les series

Sniv a dit…

C'est vrai qu'on m'a déjà dit que la dernière saison était en dessous du niveau mais pour l'instant, c'est que du bon. Pour Kévin, je le trouve vachement utile, il a vraiment un caractère différent, le plus drôle même.

astrid a dit…

J'adore cette série surtout Kevin Scotty et Nora, mais ma préférée est Sarah
Ta présentation de la série me donne envie de remballer, fuir mes clients chiants du jour et courrir chez moi, m'installer dans mon canapé et voir et revoir cette série trop cool

Cindy a dit…

J'ai commencé cette série - la saison 1 - il y a presque trois ans et je ne sais pas pourquoi j'ai voulu arrêter.
Quand j'ai repris au mois d'août, j'ai totalement changé d'avis sur Bro and Sis et j'ai enchaîné les quatre saisons qu'il me restait.
Tout ce que j'aime dans cette série, tu l'expliques tellement bien ! Toute cette émotion ! On ne peut que s'attacher à ces personnages qui jouent leur rôle à merveille.
En quelques mois, grâce à eux - je ne vais pas développer les traits de caractère des gens, ce serait te répéter - Bro and Sis est devenue une de mes séries préférées ! Je ne peux que la conseiller !
Je kiffais déjà beaucoup cette Calista Flockhart quand elle était Ally McBeal !